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Caline Turgot
Déjà à l'honneur l'an dernier dans le Sud-Ouest, l'écurie des frères Terry, Franck et Patrick, a été omniprésente cet été dans la région, avec un nouveau record de succès (50) entre le 1er juillet et le 31 août.
Depuis que l'écurie Terry - Franck et Patrick - a (re)déposé ses valises et son piquet de chevaux dans son antenne de Créon d'Armagnac, au début du printemps, il ne se passe pas une réunion dans le Sud-Ouest sans que leurs pensionnaires ne se mettent en évidence. “Avec mon frère, Franck, on a commencé à Créon il y a une vingtaine d'années, indique Patrick Terry. Aussi, quand mon ami, Alain Marini, m'a dit que l'établissement était en vente, on n'a pas hésité et on l'a acheté il y a quatre ans.” Un investissement qui porte ses fruits : plus de 900.000 euros de gains et 68 succès rien que dans le Sud-Ouest. Sans dévoiler ses secrets, Patrick Terry nous en apprend plus sur le mode de fonctionnement de l'écurie : “Notre réussite s'explique par la complémentarité entre les deux régions. La Normandie est un endroit fabuleux pour préparer les chevaux, avec de très bonnes pistes, la mer et des hippodromes de premier plan où on peut les affûter avant de les descendre dans les Landes. Quand ils sont dans le Sud-Ouest, l'objectif est de les maintenir en forme. Pour cela, on a les meilleures pistes naturelles, avec des pare-feu qui donnent de longues lignes droites. Tout le boulot a déjà été fait en amont. Les pistes sont moins sélectives que par chez nous.” Mais la réussite estivale passe par un long travail dans l'ombre qui s'effectue des mois à l'avance, avec la recherche de chevaux susceptibles de bien s'acclimater au Sud-Ouest. “Ça, c'est mon job !”, s'exclame Patrick Terry. Puis de rajouter : “L'été se prépare l'hiver. Je gère la partie relationnelle et commerciale avec les autres entraîneurs qui nous font confiance. Comme je connais très bien le programme, je sais sur quels trotteurs m'orienter, à l'aise à droite et pas trop chargés en gains afin de courir régulièrement. On voit ceux qui gagnent, mais il y a un gros brassage en Normandie. Avant de monter dans le camion en direction du Sud-Ouest, tous les chevaux sont essayés à la maison. Ne descendent que ceux qui ont montré qu'ils pouvaient être performants. Ensuite, c'est aux gars, en bas, de gagner des courses. Cédric, mon fils, chapeaute tout ça, mais l'équipe dans le Sud-Ouest a carte blanche. Je ne m'occupe que des engagements. Le reste, c'est à eux de le gérer. Il faut les féliciter car les journées sont longues et ils n'ont pas chômé.”
D'ailleurs, ils n'auront pas trop le temps de se reposer avec une nouveauté pour l'écurie : “On a décidé de garder Créon ouvert à l'année. Pour la période hivernale, j'ai loué des boxes chez Roland Jaffrelot et on va envoyer des chevaux dans le Var.” La Normandie, le Sud-Ouest et, dans les semaines à venir, le Sud-Est : “La concurrence fait avancer, mais elle nous fait aussi réfléchir. Il faut s'adapter à l'évolution des courses et s'organiser différemment.”
Une équipe qui gagne !
Renaud chantait “J'suis une bande de jeunes à moi tout seul”. Pour la team Terry, c'est également une bande de jeunes, mais à plusieurs. Patrick Terry fait les présentations : “Il y a tout d'abord Cédric, mon fils. C'est un peu pour lui que j'ai décidé de revenir dans la région. Je voulais qu'il découvre par où je suis passé. La province est une très bonne école. C'est un gagneur, mais il respecte ses chevaux et je suis sûr qu'il fera un très bon entraîneur. Arrivé dans l'équipe à la fin du printemps, Alexis Prat s'est mis au diapason et a également profité de la grande forme de l'écurie pour gagner des courses, aussi bien à l'attelé qu'au monté. Il n'était pas trop en confiance quand il nous a rejoints, mais cela s'est très bien passé ensuite. Il a terminé son contrat, mais a déjà réservé sa place pour l'an prochain ! Quant à Vincent Cabos, le local, il a encore besoin d'apprendre (c'est un apprenti), mais c'est de mieux en mieux. Il apporte sa joie de vivre dans l'écurie et a toujours le sourire. Si ces trois-là ont brillé sur la piste, ils le doivent également à Maxime Madeleine et Christopher Buttier. Après avoir arrêté le métier, Maxime est venu nous donner un coup de main, étant présent le matin à l'écurie et l'après-midi aux courses alors que Christopher a fait pas mal d'allers-retours entre Créon d'Armagnac et la Normandie. Ils travaillent dans l'ombre, mais méritent aussi la lumière. Le matin, tous les cinq font le tour de l'écurie et, l'après-midi, ils font tourner l'écurie !”
