Göran Antonsen n'hésite pas à prendre ses responsabilités
En Norvège, il faisait figure de bon cheval, mais rien ne laissait présager qu'il pourrait faire la carrière qu'il a ensuite effectuée en France sous la férule de Fabrice Souloy, avec comme point d'orgue le Grand Prix de Paris 2016 aux dépens de Bold Eagle. Le propriétaire pour moitié de Lionel assume ses choix avant que son protégé ne tente de conserver son titre.
• Comment se présente la course ?
Kirsi Manninen, qui s'en occupe à Grosbois, estime que le cheval est dans sa forme du Prix d'Amérique.
• Ce jour-là, il a été très bon...
Franck Nivard le présentait comme le plus sérieux rival de Bold Eagle. Il ne l'a jamais franchement inquiété. Mais impossible de faire la fine bouche. Troisième d'un Prix d'Amérique, c'est grand pour l'élevage norvégien. Et puis, s'il avait été inexistant, on aurait dit que ce n'était qu'un cheval “artificiel”. Lionel a redoré son image sur la piste.
• Il n'a pu répéter dans le Prix de France...
Daniel Redén n'était pas “chaud” pour le courir. J'ai insisté. On n'a rien vu, selon moi, car Matthieu Abrivard n'a pas respecté les ordres. C'est moi, et personne d'autre, qui ai décidé de résilier le contrat moral qui nous liait.
• Vous y croyez alors pour dimanche ?
Évidemment, même si j'ai vu que le Bold Eagle de cet hiver est meilleur que jamais. Deuxième : je signe maintenant !
• Le Prix de France, Matthieu Abrivard, Oslo, vous avez pris vos responsabilités comme d'ailleurs avec Fabrice Souloy...
C'est certain que sans Fabrice Souloy, nous ne serions pas là à faire cette interview. Il a fait de Lionel un champion, mais lorsque l'affaire du cobalt a été effective, nous ne pouvions plus continuer ensemble.
• Vous avez insisté pour courir Lionel dans le Grand Prix d'Oslo...
Fabrice ne voulait pas courir. Pour moi, c'était l'aboutissement d'un rêve, comme peut l'être celui d'un gamin français, fils d'un entraîneur, à l'heure du Prix d'Amérique.
• Lors de cette course, votre cheval a été testé positif au cobalt...
Oui. Le rêve s'est transformé en cauchemar. Une véritable honte. En France, vous ne pouvez pas mesurer l'impact. Chez vous, cela passe inaperçu dans les médias. En Norvège, au pays où vous n'avez pas le droit de cravacher un cheval, imaginez... Cela dit, ce n'est pas la presse qui a décidé pour moi.
• Le taux était élevé et pourtant…
Cela ne l'a surtout pas fait avancer plus vite. Nous avons terminé mauvais sixième. Mais peu importe, pour notre famille, cela a été la honte. J'ai alors décidé de couper les ponts avec Fabrice.
• La suite du programme est-elle entre vos mains ?
Cela va dépendre de dimanche. Il devrait ensuite courir le Critérium de Vitesse à Cagnes, puis le Prix de l'Atlantique. Ensuite, je vais le reprendre à l'entraînement. Il ne fera pas la monte avant 2018.