pronoturf-Elodie et Phil 59

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    DISPARITION DE JEAN BOILLEREAU- 14/08/19

    elodie
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    boillereau - DISPARITION DE JEAN BOILLEREAU- 14/08/19 Empty DISPARITION DE JEAN BOILLEREAU- 14/08/19

    Message  elodie Mer 14 Aoû - 17:44

    Quand la vie bascule...

    Un destin tragique s’est brutalement et cruellement invité dans les boxes de l’écurie de Jean Boillereau aux environs de minuit, le jeudi 8 août. L’après-midi de courses sur l’hippodrome de Vichy ce jour-là (16 courses successives, en parité trot-galop) avait pourtant fort bien débuté pour Jean. Vers 17h, il arrive en tête, au sulky d’Escroc de Villabon, du Prix des Ventes du Marault (là même où le cheval avait été acheté ....). Tout un symbole aussi, parce que c’est un rejeton de son champion, Punchy, qui court sous les couleurs de Nadine, sa compagne, et sous les yeux de Tony, bientôt 9 ans, leur fils. Comme toujours, Hélène, sa mère, suit la compétition en direct sur Equidia. Elle qui vit désormais les courses à travers la réussite et le parcours professionnels de son fils. Il y a donc tout simplement de la joie et de la bonne humeur dans le cercle familial. Comme chez d’autres, et la famille Desprès notamment, qui voit, à travers Nadine, briller la casaque rose et noire.
    Vichy, tout un symbole, sans aucun doute : c’est là, le 1er juin 1994, que le succès avait démarré. Jean remportait, à 16 ans, sa 1re victoire pour Loïc Lerenard, tout à la fois son voisin et un ami. Moins de deux ans plus tard, Jean était primé meilleur apprenti monté de France.
    C’est encore là, sur les rives de l’Allier, le 9 septembre 2002, qu’il gagnait sa 1re course comme entraîneur, cette fois.
    C’est toujours là, le 8 juillet 2006 qu’il remporta, pour Jean-Philippe Ducher, qui avait confiance en son talent, le Grand Prix du Conseil Municipal, avec L’Amiral Mauzun, futur lauréat de l’Elitlopp. Devançant dans une lutte à trois, Jean-Pierre Dubois et Jean-Michel Bazire. Un Jean-Pierre Dubois, fair-play, qui le félicita aussitôt le poteau franchi, même si Jean privait Farifant du Grand Chelem, et de sa prime exceptionnelle ....
    C’est toujours là, sur cet anneau, qu’il faisait battre le cœur des turfistes en performant avec Punchy (trois fois vainqueur de groupe III ). C’est à cette époque-là que ses fans du Centre-Est disaient qu’il y avait du JMB dans ce JB... Même si JMB reste unique, inégalé et inégalable. C’est vrai, Jean avait l’habileté, l’intelligence et la tactique de course “en lui”, l’audace, le coup d’avance qui fait la différence. Et puis, si l’enjeu le méritait, il savait aussi faire le show. Lui, le jeune homme réservé et discret, savait alors se transcender et communiquer sa passion avec le public, par la posture et les gestes qui suscitent l’enthousiasme. Tout ce qui donne le frisson et fait vibrer les amoureux des courses.
    La suite fut à l’envi : Trophée Vert en 2011, puis Circuit Européen, courses de groupes, et participation aux Grands Prix d’Amérique 2012 et 2013 : un rêve de gosse nivernais - loin des grandes écuries - qui se réalisait à 35 ans.
    Et à 42 ans, un bilan sportif qui parle de lui-même, en comptabilisant 900 victoires.
    Si le trot prenait toute cette place dans sa vie, il était un passionné de cheval et avait fait, avec quelques-uns, pour le “fun”, quelques investissements dans des galopeurs ou des sauteurs ; il avait d’ailleurs eu plaisir à voir briller ses couleurs en obstacle cette année, sous l’entraînement moulinois d’Augustin de Boisbrunet.
    Tout allait donc bien, très bien en cette année 2019, pour lui et son clan. Et la vie de Jean restait rythmée de moments festifs avec ses amis et ses copains. Et ils étaient nombreux dans cette joyeuse bande, c’est peu de le dire. En veillant à préserver son rare temps libre pour des espaces de détente et de loisirs avec Nadine et, bien sûr, Tony. “Tout pour être heureux”, disaient en chœur les proches.
    Et puis, d’un coup (de pied), tout ce bonheur qui vacille en cette soirée du 8 août ...
    On a beau se répéter que la vie est injuste, que ce métier est à risque, cela ne parvient pas à calmer et atténuer le chagrin, notre chagrin.
    Mais, il y a quand même à remarquer que tout ce “monde des courses” porte, dans son collectif, une détermination, un courage et des capacités hors du commun. C’est son ADN, sans exagération, vraiment. Car, ce vendredi 9 août, à 6h du matin, celle qui était dans le barns, à donner consigne aux apprentis, à organiser la journée de travail, à s’occuper des chevaux... c’était Nadine. Son petit bonhomme de fils dormait et il lui restait encore, à son réveil, à lui apprendre l’horrible nouvelle de l’accident mortel de son père.
    C’est certainement dans les pires moments de la vie qu’on voit celles et ceux qui ont de la ressource et de l’énergie pour continuer la marche en avant, tout en gardant au fond d’eux, et pour eux, la peine et une immense tristesse.
    C’est la confirmation - et une preuve supplémentaire s’il le fallait - que “les gens des courses” sont animés de ces forces, et ne sont pas des gens “ordinaires”. Guy Boillereau, le père de Jean, aimait écouter Jacques Brel, qui aurait pu chanter “chez ces gens-là, on ne se plaint pas, Monsieur, on endure, on tient, on surmonte, on repart...”
    On endure le mal et la souffrance, on tient “le choc”, on surmonte les épreuves, et on repart... au travail.
    C’est donc bien cela la résilience chez les “gens extra-ordinaires”... D’autant que les mauvais sorts les épargnent rarement ; l’année hippique 2019, toutes disciplines confondues, en témoigne déjà.
    Alors, cher Tony, tu peux, et pour toujours, être admiratif et fier de ton papa et de ta maman aussi ! Et mesurer l’ampleur de l’hommage qui vient d’être rendu, ce mardi 13, en la trop petite église de Fleury pour accueillir des centaines et des centaines de proches aimant “l’homme” pour ce qu’il était. P. V.

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