10 ans et tous ses dons. Pluto du Vivier repousserait volontiers les limites de la retraite. Courageux à l'extrême, il a signé une nouvelle victoire de prestige, pour le plus grand bonheur de son entourage.
Aussi loin que remonte notre base de données (1978), aucun trotteur âgé de 10 ans n'avait inscrit ce “Cornulier du plateau de Soisy” à son palmarès. Comme prévu, Pluto du Vivier a mis à mal les statistiques. Les plus tatillons objecteront qu'il n'a pas l'âge de ses artères, dans la mesure où il fut écarté des pistes par de gros problèmes de jambes, du 18 juin 2008 au 19 mai 2010, puis de juillet 2010 à avril 2011. “Il est tout neuf et pourrait courir pendant deux saisons supplémentaires s'il avait le droit !”, confirme Jean-Christophe Sorel, qui s'est habitué à vivre sur son petit nuage depuis des mois.
Pour s'offrir son sixième succès au trot monté (le cinquième au niveau groupe), le représentant de Pierre Sanchis, élevé par Jean-Yves Lécuyer, a toutefois donné des sueurs froides. “J'avais demandé à Éric d'aller moins vite au début que la dernière fois à Vincennes, car la ligne droite est plus longue ici, explique son entraîneur. Un moment,j'ai cru qu'il m'avait trop écouté en ne durcissant pas la course assez tôt. Je connais mon cheval par cœur, mais il a réussi à me surprendre en repartant de plus belle tout à la fin !”
Le texto de Matthieu
En consultant les temps de passage de notre chronométreur du jour, Kévin Baudon, on s'aperçoit pourtant qu'Éric Raffin est allé plus vite en face que pour finir. En se montrant héroïque, Pluto du Vivier a de nouveau ravi le Vendéen : “Je suis très heureux de gagner de nouveau cette course, huit ans après Kalao. Tenez, je viens de recevoir un texto de son ancien jockey (sourire)… Et de son futur partenaire, d'ailleurs, puisque Matthieu (Abrivard) sera de retour pour lui terminer sa carrière !”
Jean-Christophe Sorel s'est préparé au retrait de son champion de la compétition. Ses propos sont empreints de philosophie : “ça se termine, c'est bien dommage, mais qu'est-ce qu'on aura vécu comme bons moments !”
De nombreux autres sont encore à venir, avant le 31 décembre. “Je n'ai pas décidé si j'allais le présenter dans le Grand Prix du Conseil Général des Alpes Maritimes, à Cagnes, le 24 août, ou attendre le Prix Camille Lepecq, un autre groupe II sous la selle, programmé une semaine plus tard à Vincennes.”
On imagine volontiers le souhait d'Éric Raffin de retrouver ce formidable 10 ans, plus tonique que jamais, le plus rapidement possible.