FINLANDIA-AJO -
L'UNIVERS DES GRANDS
Samedi à Helsinki (groupe I) - Depuis Stig Johansson en 2004, plus aucun entraîneur-driver n'avait inscrit son nom au palmarès du “Prix d'Amérique” finlandais. Philippe Daugeard a par ailleurs imité Jean-Étienne Dubois, le dernier professionnel français ayant réussi pareille prouesse avec Giesolo de Lou. C'est la peur au ventre jusque dans la ligne d'en face avant l'explosion de joie finale que beaucoup de supporters de “Crin Noir” ont vécu la première tentative d'Univers de Pan dans le Grand Circuit Européen. Le départ d'un mile (1.609 m.), c'est un peu comme le dernier secteur pavé d'un Paris-Roubaix. Il est crucial. Philippe Daugeard et Univers de Pan l'ont mal négocié, contre leur gré, par la faute de Markku Nieminen (Quite An Avenger). Là, ils se sont presque retrouvés arrêtés. Généralement, dans ce cas, les carottes sont cuites, encore plus lorsque vous vous retrouvez en troisième épaisseur à moins d'un tour de l'arrivée. Et bien qu'il le déclare à l'arrivée “ce n'est pas moi qui l'aie bien mené, mais on a gagné parce que le cheval était le meilleur”, Philippe Daugeard a, en moins d'1 minute et 58 secondes (1'10''7 soit la deuxième meilleure réduction de l'épreuve), synthétisé un savoir acquis dans les difficiles combats de la province, un sens tactique dû à son amour du sport (cyclisme et athlétisme) et une profonde maîtrise professionnelle.
Évidement qu'il connaissait ses adversaires, évidemment qu'il avait “espionné” Prussia, l'une de ses rivales, ne manquant pas de regarder la vidéo de sa dernière victoire à Seinajoki. “Je savais qu'à un moment ou un autre, Pipo Gubellini allait “bouger”, d'autant qu'il ne pouvait en être autrement avec son n°8. Et lorsqu'il a avancé, j'ai aussitôt “sauté dans sa roue”. Je doute que nous aurions gagné sans cela. À moins d'un tour de l'arrivée, j'ai aussi entendu Pipo appeler son compatriote Roberto Vecchione (Nesta Effe). Là, j'ai compris que si je ne passais pasPrussia,j'étais “mort”…”
Univers de Pan se retrouve aussi à 800 mètres du but en dehors de l'animateur, Sanity (présenté, à la surprise, ferré), mais Philippe Daugeard ne change pas de plateau, au contraire, temporise, avant de porter l'estocade à son rival. C'est là, probablement, qu'il a scellé l'un, pas le, des grands succès de sa carrière. Maintenant, le fils de Kenya du Pont va reprendre le cours de ses amours (liste pleine) avant de revenir, pourquoi pas, en Finlande, le 14 juin à Kouvola disputer le Kymi Grand Prix (2.100 m., autostart).
Un endroit où l'autre français, Paladin Bleu, septième et bon finisseur, peut être aussi de la partie.