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PIERRE LEVESQUE (ICI À DROITE, AVEC SA CÉLÈBRE CASAQUE JAUNE CROIX DE LORRAINE NOIRE) DOIT ÊTRE PARTICULIÈREMENT FIER DE LA FAÇON DONT SES ENFANTS, THOMAS ET CAMILLE, GÈRENT L'ÉCURIE DURANT SA CONVALESCENCE.
Thomas et Camille assurent l'intérim -
Depuis l'accident dont a été victime à l'entraînement leur père, Pierre, le vendredi 20 mars, Thomas et Camille Levesque se sont vus confier les rênes de l'écurie, et la “boutique” continue de tourner parfaitement. Recette de cette réussite constante.
La douceur de Camille et l'expertise de Thomas.
Tels sont les ingrédients principaux de la réussite actuelle de l'écurie Levesque, en l'absence de Pierre, percuté par un poulain à l'entraînement, fin mars, et très sérieusement touché (N.D.L.R. : sept côtes, deux vertèbres et coude cassés, hématome au foie et épanchement dans un poumon). “Il y a finalement peu de choses qui ont changé depuis l'accident, apprend Camille. Le matin, on fait toujours des lots de trois,sauf que quelqu'un remplace notre père au sulky. On fonctionne quasiment de la même manière qu'auparavant.”
De son côté, Thomas s'est vu confier beaucoup de responsabilités ces dernières semaines (comme celle de devoir gérer les engagements des protégés de l'écurie). “Je m'occupe d'un peu plus de chevaux qu'avant et j'ai davantage l'impression que ce sont les miens. J'ai la possibilité de mieux me les mettre en main. Si ça marche aujourd'hui, c'est aussi parce qu'on a eu un super professeur, analyse Thomas.
Parfois, il devait avoir l'impression qu'on ne l'écoutait pas, mais il doit se rendre compte que ses conseils ne sont pas tombés dans les oreilles de deux sourds ! (Rires)
Rentré de Granville le week-end dernier, Pierre Levesque n'intervient donc que très peu dans la gestion de l'écurie. “Il nous donne quelques conseils dans ce qu'il peut observer dans la cour depuis qu'il est revenu, mais cela fait un moment qu'on s'autogère”, apprend le fils cadet de la famille.
Entente fraternelle en amélioration
“C'est clair, tout n'a pas toujours été rose entre nous”, s'accordent à dire les deux parties. Néanmoins, depuis plusieurs mois, il a été décidé, d'un commun accord familial, que Thomas, dont l'avenir se situe plutôt à l'attelage, délaisserait la selle au profit de sa sœur, excepté pour son chouchou Ulysse. “Je pense qu'on est très complémentaires, ajoute Thomas. Avec Camille, on a des qualités différentes, à mettre au service de l'écurie. Nos rôles sont assez distincts, on s'est dispatché les tâches et cela se passe très bien ainsi.”
Et Camille d'ajouter : “Aujourd'hui, on échange beaucoup et on se conseille mutuellement. Parfois, lorsqu'un cheval est un peu récalcitrant, Thomas me demande de le prendre en main. Et inversement, lorsque je pense qu'un de nos pensionnaires a besoin de se faire “réveiller”un peu, je lui demande de s'en occuper.”
Mise au point ou compétition ?
“Entraînement ! pour Thomas, qui a su amener “son” Bellinissimo au top de sa condition pour l'emporter, à la fin du mois de mai, à Vincennes. “La compétition, c'est bien mais, le plus plaisant dans notre métier, c'est de mettre au point un cheval et d'aller aux courses avec. Même s'il m'arrive de driver pour l'extérieur, j'ai tendance à privilégier l'entraînement.”
Complémentaires jusqu'au bout, puisque Camille, elle, préfère la course : “Ce sont deux choses totalement différentes, un ensemble.
Bien sûr, c'est toujours sympa de préparer un cheval pour un objectif, mais je préfère la compétition !
Propriétaires fidèles et compréhensifs
La gestion des propriétaires peut parfois poser problème dans ce genre de situations. Mais, dans le cas des “Levesque”, qui ont, dans leur cheptel de clients, des propriétaires historiques et des amis de la famille, cela n'a posé aucun problème, d'autant que les résultats n'ont pas pâti de l'absence du chef. “Ils nous connaissent très bien, mon frère et moi, pour la plupart, et ont tous été très sympas et compréhensifs, indique Camille. C'est toujours agréable de pouvoir travailler dans un climat de confiance. ”
Jérémy LÉVY
