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Moins populaire qu’il a pu l’être, le Grand National du Trot s’apprête à lancer mercredi, à Amiens, sa trente-quatrième édition, sur une piste qui avantage généralement les concurrents du premier poteau. Ca tombe bien, Action Partage et Uno Dancer recueilleront une large majorité de suffrages.
Peut-on être et avoir été ? Boudé par une partie du public, le Tour de France des trotteurs a perdu progressivement de sa superbe, à tel point qu’aujourd’hui, le bucolique Trophée Vert l’a très clairement supplée dans le cœur des turfistes. Les organisateurs du Trot en ont certainement conscience. A eux, maintenant, de trouver les énergies renouvelables (un terme à la mode ) pour redorer de l’éclat à une vielle machine qu’il faut sans doute dépoussiérer. Car même si certaines étapes restent incontournables, d’autres villes hôtes ont bien du mal à séduire les professionnels, sans doute réticents à l’idée de présenter quelques-uns de leurs meilleurs éléments dans une compétition qui peut paraître - sur la durée - éprouvante. Pas toujours très relevées (voir mal adaptée d’une étape à l’autre), les conditions de course du GNT posent également problème, moins nombreux étant désormais les concurrents qui participent de façon régulière à une compétition ayant sacré, jadis, des trotteurs de talent, comme Kazire de Guez, Punch de Chenu ou encore Swedishman. Entraîné par Thierry Duvaldestin, ce dernier avait posé ses jalons d’entrée de jeu... à Amiens (en 2013), l’un des hippodromes ayant acceuilli à de nombreuses reprises (vingt-trois) la caravane de ce tour de France, crée en 1982. Idem pour Fiesta d’Anjou, en 98, et Orla Fun, neuf ans plus tard (2007), preuve que marquer des points d’entrée de jeu est très important. Prêt à enfiler, dès mercredi, le maillot jaune de leader au classement général, Pierre Levesque sait qu’il a une belle carte à jouer avec Action Partage. “Plus jeune, la jument tournait mieux à droite qu’à gauche, fait t-il remarquer. Le profil de la piste d’Amiens ne lui posera pas de problème, d’autant qu’elle a déjà gagné à Cabourg.” Et d’ajouter. “Les conditions lui sont favorables et on va tenter d’en profiter.” En cas de victoire - que convoitera la plupart de ses rivaux - la fille d’Opium (lauréat, en 2008, de l’étape rémoise de ce GNT, ndlr) et de Loumana Flor “sauterait” les gains à Marseille, mais se verrait idéalement située à la limite du recul, mi avril, à Lyon... En forme, Uno Dancer s’annonce lui aussi compétitif, d’autant que Thierry Duvaldestin - vainqueur à vingt reprises dans la Somme au cours des dix dernières années - présente un excellent taux de réussite dans les trois premiers (54 %). Confirmés à ce niveau, Alienor de Godrel et Tropic du Hêtre n’auront finalement contre-eux que de rendre la distance, au contraire d’Un Satin Rose, Ufana Nonentaise, Ulster du Veinou ou encore Shamfalla, régulièrement cités comme étant de possibles placés.
Le saviez-vous ?
Le Girl Power d’Amiens
7. C’est l’un des chiffres qu’il faut retenir, l’hippodrome de la Somme ayant sacré sept femelles - Fiesta d’Anjou, Fille de l’Ouest , Jinou Barbès, Kim du Coq, Orla Fun, Nana du Las Vegas et Saba du Vivier depuis qu’il acceuille la première étape du GNT (1998). Si la parité sera respectée mercredi (huit mâles et huit femelles seront au départ), les filles - lauréates à six reprises du classement général - seront bien représentées, avec la présence (entre autres) d’Action Partage, Aliénor de Godrel et Ufana Nonentaise.
Focus sur Bernard Piton, professionnel de la région
“Rendre la distance n'est jamais évident à Amiens"
Bernard Piton compte parmi les professionnels ayant pas mal de réussite dans le Nord de la France. Affable, comme à son habitude, il nous parle de l'hippodrome d'Amiens : “C'est un champ de courses que j'aime bien. On ne peut pas émettre de reproches sur la qualité du sol. Le profil de la piste est assez particulier. Sur cet anneau à main droite, il faut non seulement un bon vireur mais aussi un cheval qui démarre bien, afin de se placer. Rendre la distance n'est jamais évident.”
Bernard va présenter deux pensionnaires au cours de cette réunion, Vésuve de Viette et Bambine. “Dans l'épreuve d'ouverture, le Prix King Black, disputé sous la selle, le premier nommé a sa chance pour une petite place, souligne-t-il. Sa dernière sortie dans un réclamer à l'attelage à Enghien avait pour objectif de peaufiner sa condition en vue de cet engagement. Le profil de la piste jouera en sa faveur. Quant à la seconde nommée, au départ de la dernière épreuve du programme, elle semble détenir une meilleure chance que son compagnon d'entraînement. En dernier lieu ici même, elle s'est mise au galop dans le dernier tournant, ce qui lui a coûté la troisième voire la deuxième place. Elle aime bien cet hippodrome sur lequel elle a souvent pris des accessits. Cet hiver, elle a bien progressé. Avec un parcours à sa convenance, je la crois capable de prendre une part active à l'arrivée.”
Puis sur Anthony Muidebled
Âgé de trente ans, Anthony Muidebled se défend plutôt bien dans le Nord de la France. Il revient sur son parcours : “Après avoir effectué mon apprentissage chez Christian Douillet pendant deux ans, j'ai passé autant de temps chez Jan Kruithof à Lamorlaye. Puis, comme salarié, j'ai travaillé pour Bruno Martin avant d'aller au Haras de la Mérité pendant deux années. C'est alors que j'ai pris la décision de reprendre l'établissement de mon grand-père Christian Muidebled, à Saint-Maxent, situé à une cinquantaine de kilomètres d'Amiens, en allant sur Abbeville. J'ai sous ma responsabilité une bonne quinzaine de chevaux.”
Mercredi à Amiens, dans le Prix Ouragon, Anthony va présenter Cavale de Pouline, laquelle a l'avantage d'avoir participé au dernier meeting hivernal de Vincennes. “Il ne faut pas tenir compte de ses deux dernières disqualifications, souligne le jeune professionnel. Sa forme est sûre. Elle tourne aussi bien à droite qu'à gauche. En revanche, c'est une pouliche à laquelle il faut cacher l'effort, une tactique toujours aléatoire. Elle a hérité d'un bon numéro en première ligne. Pour moi, le déroulement de la course fera la différence. Si je peux la cacher et trouver le passage au moment opportun dans l'ultime ligne droite, alors je la crois capable de prendre une part active à l'arrivée.”
Peut-on être et avoir été ? Boudé par une partie du public, le Tour de France des trotteurs a perdu progressivement de sa superbe, à tel point qu’aujourd’hui, le bucolique Trophée Vert l’a très clairement supplée dans le cœur des turfistes. Les organisateurs du Trot en ont certainement conscience. A eux, maintenant, de trouver les énergies renouvelables (un terme à la mode ) pour redorer de l’éclat à une vielle machine qu’il faut sans doute dépoussiérer. Car même si certaines étapes restent incontournables, d’autres villes hôtes ont bien du mal à séduire les professionnels, sans doute réticents à l’idée de présenter quelques-uns de leurs meilleurs éléments dans une compétition qui peut paraître - sur la durée - éprouvante. Pas toujours très relevées (voir mal adaptée d’une étape à l’autre), les conditions de course du GNT posent également problème, moins nombreux étant désormais les concurrents qui participent de façon régulière à une compétition ayant sacré, jadis, des trotteurs de talent, comme Kazire de Guez, Punch de Chenu ou encore Swedishman. Entraîné par Thierry Duvaldestin, ce dernier avait posé ses jalons d’entrée de jeu... à Amiens (en 2013), l’un des hippodromes ayant acceuilli à de nombreuses reprises (vingt-trois) la caravane de ce tour de France, crée en 1982. Idem pour Fiesta d’Anjou, en 98, et Orla Fun, neuf ans plus tard (2007), preuve que marquer des points d’entrée de jeu est très important. Prêt à enfiler, dès mercredi, le maillot jaune de leader au classement général, Pierre Levesque sait qu’il a une belle carte à jouer avec Action Partage. “Plus jeune, la jument tournait mieux à droite qu’à gauche, fait t-il remarquer. Le profil de la piste d’Amiens ne lui posera pas de problème, d’autant qu’elle a déjà gagné à Cabourg.” Et d’ajouter. “Les conditions lui sont favorables et on va tenter d’en profiter.” En cas de victoire - que convoitera la plupart de ses rivaux - la fille d’Opium (lauréat, en 2008, de l’étape rémoise de ce GNT, ndlr) et de Loumana Flor “sauterait” les gains à Marseille, mais se verrait idéalement située à la limite du recul, mi avril, à Lyon... En forme, Uno Dancer s’annonce lui aussi compétitif, d’autant que Thierry Duvaldestin - vainqueur à vingt reprises dans la Somme au cours des dix dernières années - présente un excellent taux de réussite dans les trois premiers (54 %). Confirmés à ce niveau, Alienor de Godrel et Tropic du Hêtre n’auront finalement contre-eux que de rendre la distance, au contraire d’Un Satin Rose, Ufana Nonentaise, Ulster du Veinou ou encore Shamfalla, régulièrement cités comme étant de possibles placés.
Le saviez-vous ?
Le Girl Power d’Amiens
7. C’est l’un des chiffres qu’il faut retenir, l’hippodrome de la Somme ayant sacré sept femelles - Fiesta d’Anjou, Fille de l’Ouest , Jinou Barbès, Kim du Coq, Orla Fun, Nana du Las Vegas et Saba du Vivier depuis qu’il acceuille la première étape du GNT (1998). Si la parité sera respectée mercredi (huit mâles et huit femelles seront au départ), les filles - lauréates à six reprises du classement général - seront bien représentées, avec la présence (entre autres) d’Action Partage, Aliénor de Godrel et Ufana Nonentaise.
Focus sur Bernard Piton, professionnel de la région
“Rendre la distance n'est jamais évident à Amiens"
Bernard Piton compte parmi les professionnels ayant pas mal de réussite dans le Nord de la France. Affable, comme à son habitude, il nous parle de l'hippodrome d'Amiens : “C'est un champ de courses que j'aime bien. On ne peut pas émettre de reproches sur la qualité du sol. Le profil de la piste est assez particulier. Sur cet anneau à main droite, il faut non seulement un bon vireur mais aussi un cheval qui démarre bien, afin de se placer. Rendre la distance n'est jamais évident.”
Bernard va présenter deux pensionnaires au cours de cette réunion, Vésuve de Viette et Bambine. “Dans l'épreuve d'ouverture, le Prix King Black, disputé sous la selle, le premier nommé a sa chance pour une petite place, souligne-t-il. Sa dernière sortie dans un réclamer à l'attelage à Enghien avait pour objectif de peaufiner sa condition en vue de cet engagement. Le profil de la piste jouera en sa faveur. Quant à la seconde nommée, au départ de la dernière épreuve du programme, elle semble détenir une meilleure chance que son compagnon d'entraînement. En dernier lieu ici même, elle s'est mise au galop dans le dernier tournant, ce qui lui a coûté la troisième voire la deuxième place. Elle aime bien cet hippodrome sur lequel elle a souvent pris des accessits. Cet hiver, elle a bien progressé. Avec un parcours à sa convenance, je la crois capable de prendre une part active à l'arrivée.”
Puis sur Anthony Muidebled
Âgé de trente ans, Anthony Muidebled se défend plutôt bien dans le Nord de la France. Il revient sur son parcours : “Après avoir effectué mon apprentissage chez Christian Douillet pendant deux ans, j'ai passé autant de temps chez Jan Kruithof à Lamorlaye. Puis, comme salarié, j'ai travaillé pour Bruno Martin avant d'aller au Haras de la Mérité pendant deux années. C'est alors que j'ai pris la décision de reprendre l'établissement de mon grand-père Christian Muidebled, à Saint-Maxent, situé à une cinquantaine de kilomètres d'Amiens, en allant sur Abbeville. J'ai sous ma responsabilité une bonne quinzaine de chevaux.”
Mercredi à Amiens, dans le Prix Ouragon, Anthony va présenter Cavale de Pouline, laquelle a l'avantage d'avoir participé au dernier meeting hivernal de Vincennes. “Il ne faut pas tenir compte de ses deux dernières disqualifications, souligne le jeune professionnel. Sa forme est sûre. Elle tourne aussi bien à droite qu'à gauche. En revanche, c'est une pouliche à laquelle il faut cacher l'effort, une tactique toujours aléatoire. Elle a hérité d'un bon numéro en première ligne. Pour moi, le déroulement de la course fera la différence. Si je peux la cacher et trouver le passage au moment opportun dans l'ultime ligne droite, alors je la crois capable de prendre une part active à l'arrivée.”
