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Gagner le Prix Alexandre Lemercier équivaut, pour moi, à remporter un “Arc de Triomphe”. Mardi 6 juin, à Nantes, j'ai encouragé de toutes mes forces mon chevalHistory Dreamdans la ligne droite et lorsqu'il a passé le poteau en tête, j'ai ressenti une joie indescriptible, aussi forte que lorsque j'avais gagné le Prix du Conseil de Paris avec Saga Dream. En fait, c’est une course qui a été rebaptisée, grâce à l'impulsion du président de la Société des Courses de Nantes et du Club des Gentlemen, en mémoire de mon frère Alexandre disparu le 6 juillet 2002 à la suite d'un accident de la route survenu le lendemain de l'annonce des résultats du Bac en se rendant à son job d'été. Il avait 18 ans. Je pensais lui passer le relais après avoir personnellement monté en gentlemen pendant sept ans, et un sacre en 2001 où j'ai décroché la Cravache d'Or. Le destin en a voulu autrement. Comme la course en question est un réclamer, il n'était pas évident d'avoir le bon profil dans mes boxes et depuis la création de cette course en 2003, je n'ai pas toujours eu l'opportunité d'y présenter un cheval. Battu à plusieurs reprises, il m'aura fallu attendre jusqu'à cette nouvelle édition pour la remporter, à la grande joie de mes parents qui remettent systématiquement un trophée au lauréat. À l'issue de la réunion, le président de la Société offre le verre de l'amitié. C'est une victoire qui nous a fait chaud au cœur. Je voudrais chaleureusement remercier mon ami Christophe Lotoux qui, d'un commun accord avec ses propriétaires, a annulé son cheval Vasias aux partants probables, alors qu'il venait de nous battre à plate couture à Saint-Brieuc et que le résultat aurait certainement été le même à Nantes. Respect Monsieur Lotoux, la grande classe. Ses propriétaires également. Ils m'ont félicité après la course. Cela peut paraître anodin, mais ce geste prouve la valeur de l'homme et mes parents, touchés, et moi-même, n'oublierons jamais. Dans la mesure du possible, j'essaie d'associer mes chevaux à des gentlemen qui ont connu Alexandre. Le temps passant, cela devient de plus en plus difficile, mais le noyau est composé de Thibault Marlin, Florent Guy, Thibaud Macé et François Gautier. En regardant la vidéo, je m'entends crier depuis les tribunes. Je suis quelqu'un d'entier et vis les courses avec passion. Un plaisir que j'essaie de faire partager autour de moi. Notre père, Jacky, permis d'entraîner, nous a transmis le virus. Il a également formé mon oncle, Claude Le Lay. Saga Dream avec lequel j’ai gagné un groupe II, le “Conseil de Paris” à Longchamp, aura évidemment marqué ma carrière. À l'époque, j’avais vendu la mère, Manixa, 500 euros à des cavaliers d'entraînement, les frères Audouin, qui voulaient se lancer dans l'élevage. Comme quoi, le rêve est possible aux courses.
Freddy Lemercier, entraîneur
Freddy Lemercier, entraîneur
