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    LES 100 ANS DE L’ARMISTICE DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE : LE LOURD TRIBUT DES ANIMAUX

    elodie
    elodie


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    Message  elodie Dim 11 Nov - 11:22

    LES 100 ANS DE L’ARMISTICE DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE : LE LOURD TRIBUT DES ANIMAUX 76cb0910



    On sait que 18,6 millions de soldats et civils ont trouvé la mort au cours de la Première Guerre Mondiale. On oublie parfois en revanche que des millions d'animaux ont également laissé leur vie lors de ce conflit. Combien exactement ? Difficile à dire, considérés comme des biens “matériels”, ils n'ont pas toujours été recensés avec précision.  Leur participation aux combats a pourtant bien été réelle et indispensable.

    Il a débarqué à La Rochelle un matin calme de septembre 1916, après vingt jours d'une traversée chaotique de l'Atlantique nord. Vingt jours sur le pont d'un navire, sommairement protégé de la pluie et du froid par un simple auvent. Une ration d'avoine au dîner... parfois. Pas de pansage, pas de soin. Enfin, il est là. Pas fringant, mais toujours plus vaillant que beaucoup de ses compagnons de voyage. Sur les 200 chevaux et mulets qui l'ont accompagné depuis les États-Unis, quarante sont arrivés malades et une bonne vingtaine n'est pas arrivée du tout. Mais la France a besoin d'eux paraît-il. Depuis deux ans que la guerre a débuté, le pays n'a d'autre solution que d'importer massivement des chevaux d'Argentine ou d'Amérique du Nord. Entre 10.000 et 15.000 chaque mois. La bataille de la Marne a laissé des traces et, à la fin de l'année 1914, 130.000 chevaux ont déjà trouvé la mort dans le camp français. Les temps ont changé. La mitrailleuse, le tank, l'avion, l'automobile ont fait leur apparition. La première aura raison des tentatives d'assauts des cavaliers et de leurs montures. L'état-major français imaginait une charge de sa cavalerie pour parachever le travail de l'infanterie, il n'en est rien. Chevaux et soldats tombent comme des mouches. Cibles trop faciles pour des tireurs équipés d'armes automatiques. Le combat est inégal. C'est la fin d'un monde. Après 6.000 ans de batailles livrées à cheval, la mécanisation apporte de nouvelles ressources aux militaires et change la façon de se battre. L'animal passe en deuxième ligne.



    Une veine pour notre mustang américain ? À voir. L'armée française ne fait que peu de cas du bien-être animal. Le cheval est un outil. C'est le triomphe de la pensée cartésienne sur l'empirisme et la tolérance défendus outre-Manche. Les cavaliers anglais s'étonnent parfois de voir leurs homologues français ne pas chercher à épargner une fatigue inutile à leurs montures en les dessellant pour marcher à leur côté quand cela est possible. Pas de couverture ou tapis de selle, non plus, ce qui fait que, bien souvent, les sangles finissent par entailler les chairs.



    Si le confort de l'équidé n'est pas la première préoccupation du commandement français, il serait toutefois malvenu de parler de maltraitance ou de mépris. De nombreux hôpitaux vétérinaires accueillent les animaux blessés le temps qu'ils recouvrent leurs aptitudes ou soient définitivement réformés. D'autre part, journaux et gazettes s'interdisent de diffuser des images de cadavres de chevaux tombés au champ d'honneur tant celles-ci affectent le moral des troupes. Dans la France majoritairement rurale de l'époque, la souffrance animale renvoie à son propre tourment.



    Non, ce qui manque, c'est le temps. Ce temps qui fait que l'on néglige des tâches pourtant essentielles parce que l'on est convaincu que chaque minute gagnée est un pas vers la victoire. Alors, on ne desselle pas les chevaux pendant plusieurs jours. On leur fait parcourir des distances trop longues pour leurs aptitudes, de l'ordre de 80 à 100 kilomètres par journée. On bâcle le débourrage... à l'image de notre fougueux destrier américain. Baptisé Armagnac - parce que ça faisait un peu mousquetaire et apportait du réconfort -, il suit une formation express à laquelle il n'était pas préparé. Mais quel animal le serait ? Les bruits d'obus, l'odeur du sang, le harnachement contraint au milieu d'autres chevaux tout aussi nerveux et apeurés, sans compter le rationnement alimentaire et les attaques chimiques. Difficile de se faire à cette nouvelle vie. Sa mission est néanmoins essentielle d'un point de vue logistique. L'automobile reste en devenir - au début du conflit, l'armée française ne dispose que de 170 véhicules - et l'aptitude du cheval à tracter les pièces d'artillerie, les voitures-ambulances ou acheminer le ravitaillement sur des lieux difficiles d'accès est un atout majeur. Jusqu'au bout, Armagnac va s'employer à apporter aux troupes les munitions et les rations indispensables à leur survie. Il trouve la mort à Vimy le 11 avril 1917 lors d'une bataille livrée sous un déluge. Pas sous les bombes. Non, d'épuisement dans la boue artésienne après trois jours de va-et-vient incessant entre l'arrière-garde et le front.



    Armagnac n'est qu'un cas parmi le million de chevaux de l'armée française morts ou disparus pendant la grande guerre. Robustes, endurants, sobres et courageux selon les canons établis par l'armée, ils étaient avant tout d'une fidélité et d'une abnégation absolues. Cent ans après la fin de cette tragédie qui a coûté la vie à presque 20 millions d'hommes et de femmes, n'oublions pas non plus le sacrifice de ces millions d'animaux qui ont, à leur façon, contribué à l'effort de guerre réclamé par les dirigeants politiques.


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