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En partance pour l’“Amérique”avec Délia du Pommereux et Enino du Pommereux - Sylvain Roger aura deux partants, dimanche, dans le Prix d’Amérique, et autant de chances de disputer l’arrivée. Délia du Pommereux et Enino du Pommereux, la sœur et le frère, porteront ses espoirs, avec des ambitions à l’aune de leur talent. C’est le temps du renouveau pour le professionnel ornais.
L'année 2018 s'était bien mal terminée pour Sylvain Roger, victime d'un grave accident, lors d'une séance de qualifications, sur l'hippodrome de Caen, et il s'en était suivi une difficile période de doute, accentuée par l'épidémie de gourme dont les pensionnaires maison furent victimes au cours du meeting d'hiver 2018-2019. Mais le sourire, aujourd'hui, est revenu. L'exercice 2019 s'est remarquablement conclu, avec, une nouvelle fois, une place dans le “top-10” des entraîneurs et un nombre de victoires – 107 – encore jamais atteint en une seule saison. Et puis, surtout, Délia du Pommereux et Enino du Pommereux ont retrouvé la plénitude de leurs moyens, eux qui étaient passés à côté des temps forts du meeting, l'an dernier, pour la raison ci-dessus évoquée. Du coup, Sylvain Roger a pris comme un nouveau départ ces derniers mois : “Disons que je me suis réorganisé, explique-t-il. Je ne peux toujours pas monter sur un sulky, du fait de mon poignet qui devient douloureux dès lors que s'exerce sur lui une quelconque traction. Pour autant, je n'ai pas perdu tout espoir, devant être opéré prochainement par un grand spécialiste, qui a résolu un problème identique sur un pilote de moto, celui-ci ayant même gagné le Bol d'Or par la suite ! Moyennant quoi, j'ai appris, depuis mon accident, à regarder travailler mes chevaux du bord de la piste. Vous savez, au début, c'est tout sauf évident : quand vous avez été habitué à être toujours dans le sulky pour apprécier votre cheval, cela change beaucoup de choses de devoir se faire une impression autrement. Mais on s'adapte. On observe davantage et on recueille le sentiment des drivers. On s'y fait. On a aussi plus de temps à consacrer aux engagements et, à ce niveau, on en devient plus performant. J'ai, en outre, une très bonne équipe, rodée, emmenée par Jean-Luc Loudière et Adrien Charbonneau, qui sont responsables de mon antenne, à Grosbois, où je loue une cour de quatorze boxes et où j'ai des chevaux toute l'année.”
Sylvain Roger se partage ainsi entre son établissement de l'Orne, situé sur la commune de Larré, non loin d'Alençon, où il a aussi son élevage, continué dans les pas de ses parents, et le domaine de Grosbois, où séjournent, depuis plusieurs mois, les deux actuels fers de lance de son écurie : “Tous deux sont au mieux, dit-il à leur sujet. On ne va rien inventer maintenant. Ils ont travaillé en début de semaine et vont recommencer jeudi. Ils s'exercent ensemble, l'un emmenant l'autre. Ils sont faciles, se gèrent eux-mêmes. Dans son jeune âge, “Enino” était très bouillant, délicat, mais, avec le temps, il s'est amendé. Il garde davantage de vitesse que “Délia”, mais la jument est dure et a beaucoup de tenue, tant et si bien que, même mal placée dans un parcours, elle est capable de revenir faire la différence. Aussi, pour dimanche, ai-je une petite préférence pour elle, d'autant que, ferrée, dans le Prix de Belgique, elle s'est remarquablement comportée, dans le dos de son cadet. Franck Nivard, qui sera, une nouvelle fois, son partenaire, affiche, d'ailleurs, une certaine confiance… Après quoi, le programme des deux chevaux passe par le Prix de France, seulement si possibilité leur est donnée de s'élancer en première ligne, et, peut-être aussi, par le Prix de Paris, en particulier pour “Délia”, à laquelle le long parcours devrait tout à fait convenir.”
Noune du Pommereux : la “mère Noël”
Poulinière hors pair, Noune du Pommereux, la mère de “Délia” et “Enino”, n'a engendré, pratiquement, que des vainqueurs, au nombre de sept, sur huit foals. Au total, sa progéniture a engrangé, à ce jour, quelque 2,67 millions d'euros. Le troisième meilleur produit de “Noune” est, à l'heure actuelle, le semi-classique Clif du Pommereux (plus de 500.000 euros de gains), mais le jeune Gimy du Pommereux, qui s'est imposé avec brio, dans un groupe III, dimanche dernier, pourrait bien s'immiscer, prochainement, dans le trio. Sylvain Roger le tient, en tous cas, en grande estime : “Je le considère autant que ses meilleurs aînés au même âge. Il est par Coktail Jet, ce qui en fait donc le propre frère d'“Enino”. Délia du Pommereux, elle, est par Niky, auquel va être à nouveau présentée sa mère ce printemps. Noël Lolic, qui est l'un de mes propriétaires de la première heure, n'a fait saillir Noune du Pommereux que par des étalons de premier plan, tour à tour Love You et son père, Coktail Jet, ou alors Niky. Il joue le jeu à fond. C'est un plaisir de travailler avec lui. Nous entretenons, du reste, des rapports d'amitié. Lorsque Noune du Pommereux est devenue poulinière, je lui avais dit que, s'il devait, un jour, n'avoir plus qu'une jument, il fallait que ce soit celle-là. Elle était toute bonne, mais elle tournait très mal, aux deux cordes, ce qui l'a considérablement handicapée, tout en ne l'empêchant pas de gagner neuf courses, sur sa classe, et près de 180.000 euros. Je me souviens qu'en débutant, nous battions une jument de la trempe de Névéalone du Dungy, “à la mode”, au Mans. Il s'agit, en outre, d'une fille d'Halimède, devenu un remarquable père de mères, auquel on doit également, dans ce rôle, les Charly du Noyer, Aladin d'Ecajeul, Alésia d'Atout et autres.”
Sur le terrain
Depuis son accident, Sylvain Roger a, sensiblement, réduit la voilure. Alors qu’il a entraîné jusqu’à cent vingt chevaux, il en a, aujourd’hui, environ soixante-quinze, un effectif se complétant, à l’élevage, de dix-huit poulinières et leurs produits, ainsi que d’un troupeau d’une trentaine de vaches salers. Son exploitation s’étend sur soixante-dix hectares, où prennent place, notamment, une piste en sable longue de 1.000 mètres, avec virages relevés à 7 %, et une ligne droite en terre, utilisable du printemps à l’automne, s’étendant sur un kilomètre et comportant deux dénivelés. Une dizaine de personnes travaillent sur place ou à Grosbois. Sylvain Roger peut aussi compter sur le soutien de sa compagne, Laura Ledoyen, petite-fille du regretté Roger Ledoyen, qui exerce la profession de déléguée commerciale en produits vétérinaires, tout en suivant de près, évidemment, la marche de l’écurie.
“Davidson”, “Face Time”, Excellent et les “Pommereux”
Sylvain Roger a bien voulu s’adonner au jeu du pronostic, dans la perspective de la grande course de dimanche : “Je pense qu’il y a six ou sept chevaux qui se tiennent de près et que c’est le parcours qui va faire la différence. J’espère que les deux miens vont entrer dans le quinté, tout en étant conscient de la chance que j’ai de les voir au départ, même s’ils ne le doivent qu’à eux-mêmes. Pour moi, sur ce que je l’ai vu faire, récemment, chaussé, dans le “Belgique”, Davidson du Pont va être dur à battre. Un autre adversaire redoutable est, évidemment, Face Time Bourbon, mais il n’a que 5 ans… S’il s’élance bien, Excellent, au vu de ce qu’il a montré, face à “Enino”, dans le Critérium Continental, est, pareillement, un sérieux rival.”
L'année 2018 s'était bien mal terminée pour Sylvain Roger, victime d'un grave accident, lors d'une séance de qualifications, sur l'hippodrome de Caen, et il s'en était suivi une difficile période de doute, accentuée par l'épidémie de gourme dont les pensionnaires maison furent victimes au cours du meeting d'hiver 2018-2019. Mais le sourire, aujourd'hui, est revenu. L'exercice 2019 s'est remarquablement conclu, avec, une nouvelle fois, une place dans le “top-10” des entraîneurs et un nombre de victoires – 107 – encore jamais atteint en une seule saison. Et puis, surtout, Délia du Pommereux et Enino du Pommereux ont retrouvé la plénitude de leurs moyens, eux qui étaient passés à côté des temps forts du meeting, l'an dernier, pour la raison ci-dessus évoquée. Du coup, Sylvain Roger a pris comme un nouveau départ ces derniers mois : “Disons que je me suis réorganisé, explique-t-il. Je ne peux toujours pas monter sur un sulky, du fait de mon poignet qui devient douloureux dès lors que s'exerce sur lui une quelconque traction. Pour autant, je n'ai pas perdu tout espoir, devant être opéré prochainement par un grand spécialiste, qui a résolu un problème identique sur un pilote de moto, celui-ci ayant même gagné le Bol d'Or par la suite ! Moyennant quoi, j'ai appris, depuis mon accident, à regarder travailler mes chevaux du bord de la piste. Vous savez, au début, c'est tout sauf évident : quand vous avez été habitué à être toujours dans le sulky pour apprécier votre cheval, cela change beaucoup de choses de devoir se faire une impression autrement. Mais on s'adapte. On observe davantage et on recueille le sentiment des drivers. On s'y fait. On a aussi plus de temps à consacrer aux engagements et, à ce niveau, on en devient plus performant. J'ai, en outre, une très bonne équipe, rodée, emmenée par Jean-Luc Loudière et Adrien Charbonneau, qui sont responsables de mon antenne, à Grosbois, où je loue une cour de quatorze boxes et où j'ai des chevaux toute l'année.”
Sylvain Roger se partage ainsi entre son établissement de l'Orne, situé sur la commune de Larré, non loin d'Alençon, où il a aussi son élevage, continué dans les pas de ses parents, et le domaine de Grosbois, où séjournent, depuis plusieurs mois, les deux actuels fers de lance de son écurie : “Tous deux sont au mieux, dit-il à leur sujet. On ne va rien inventer maintenant. Ils ont travaillé en début de semaine et vont recommencer jeudi. Ils s'exercent ensemble, l'un emmenant l'autre. Ils sont faciles, se gèrent eux-mêmes. Dans son jeune âge, “Enino” était très bouillant, délicat, mais, avec le temps, il s'est amendé. Il garde davantage de vitesse que “Délia”, mais la jument est dure et a beaucoup de tenue, tant et si bien que, même mal placée dans un parcours, elle est capable de revenir faire la différence. Aussi, pour dimanche, ai-je une petite préférence pour elle, d'autant que, ferrée, dans le Prix de Belgique, elle s'est remarquablement comportée, dans le dos de son cadet. Franck Nivard, qui sera, une nouvelle fois, son partenaire, affiche, d'ailleurs, une certaine confiance… Après quoi, le programme des deux chevaux passe par le Prix de France, seulement si possibilité leur est donnée de s'élancer en première ligne, et, peut-être aussi, par le Prix de Paris, en particulier pour “Délia”, à laquelle le long parcours devrait tout à fait convenir.”
Noune du Pommereux : la “mère Noël”
Poulinière hors pair, Noune du Pommereux, la mère de “Délia” et “Enino”, n'a engendré, pratiquement, que des vainqueurs, au nombre de sept, sur huit foals. Au total, sa progéniture a engrangé, à ce jour, quelque 2,67 millions d'euros. Le troisième meilleur produit de “Noune” est, à l'heure actuelle, le semi-classique Clif du Pommereux (plus de 500.000 euros de gains), mais le jeune Gimy du Pommereux, qui s'est imposé avec brio, dans un groupe III, dimanche dernier, pourrait bien s'immiscer, prochainement, dans le trio. Sylvain Roger le tient, en tous cas, en grande estime : “Je le considère autant que ses meilleurs aînés au même âge. Il est par Coktail Jet, ce qui en fait donc le propre frère d'“Enino”. Délia du Pommereux, elle, est par Niky, auquel va être à nouveau présentée sa mère ce printemps. Noël Lolic, qui est l'un de mes propriétaires de la première heure, n'a fait saillir Noune du Pommereux que par des étalons de premier plan, tour à tour Love You et son père, Coktail Jet, ou alors Niky. Il joue le jeu à fond. C'est un plaisir de travailler avec lui. Nous entretenons, du reste, des rapports d'amitié. Lorsque Noune du Pommereux est devenue poulinière, je lui avais dit que, s'il devait, un jour, n'avoir plus qu'une jument, il fallait que ce soit celle-là. Elle était toute bonne, mais elle tournait très mal, aux deux cordes, ce qui l'a considérablement handicapée, tout en ne l'empêchant pas de gagner neuf courses, sur sa classe, et près de 180.000 euros. Je me souviens qu'en débutant, nous battions une jument de la trempe de Névéalone du Dungy, “à la mode”, au Mans. Il s'agit, en outre, d'une fille d'Halimède, devenu un remarquable père de mères, auquel on doit également, dans ce rôle, les Charly du Noyer, Aladin d'Ecajeul, Alésia d'Atout et autres.”
Sur le terrain
Depuis son accident, Sylvain Roger a, sensiblement, réduit la voilure. Alors qu’il a entraîné jusqu’à cent vingt chevaux, il en a, aujourd’hui, environ soixante-quinze, un effectif se complétant, à l’élevage, de dix-huit poulinières et leurs produits, ainsi que d’un troupeau d’une trentaine de vaches salers. Son exploitation s’étend sur soixante-dix hectares, où prennent place, notamment, une piste en sable longue de 1.000 mètres, avec virages relevés à 7 %, et une ligne droite en terre, utilisable du printemps à l’automne, s’étendant sur un kilomètre et comportant deux dénivelés. Une dizaine de personnes travaillent sur place ou à Grosbois. Sylvain Roger peut aussi compter sur le soutien de sa compagne, Laura Ledoyen, petite-fille du regretté Roger Ledoyen, qui exerce la profession de déléguée commerciale en produits vétérinaires, tout en suivant de près, évidemment, la marche de l’écurie.
“Davidson”, “Face Time”, Excellent et les “Pommereux”
Sylvain Roger a bien voulu s’adonner au jeu du pronostic, dans la perspective de la grande course de dimanche : “Je pense qu’il y a six ou sept chevaux qui se tiennent de près et que c’est le parcours qui va faire la différence. J’espère que les deux miens vont entrer dans le quinté, tout en étant conscient de la chance que j’ai de les voir au départ, même s’ils ne le doivent qu’à eux-mêmes. Pour moi, sur ce que je l’ai vu faire, récemment, chaussé, dans le “Belgique”, Davidson du Pont va être dur à battre. Un autre adversaire redoutable est, évidemment, Face Time Bourbon, mais il n’a que 5 ans… S’il s’élance bien, Excellent, au vu de ce qu’il a montré, face à “Enino”, dans le Critérium Continental, est, pareillement, un sérieux rival.”
