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Àla tête du haras de la Mare Morin à Saint-Aubin-Le-Guichard (27), Bruno Marie ne s'apitoie pas sur son sort, mais l'heure n'est pas du tout à l'optimisme : “Cette situation est un casse-tête et je n'accuse personne. Quelle profession peut perdre 30 % et avoir encore des bénéfices à la fin de l'année ? Je ne suis pas le plus à plaindre, car j'ai connu les belles années avec les multiplications des réunions PMU : j'ai été gâté ! J'arrive au bout de mes remboursements, mais il faut penser aux jeunes qui viennent de s'installer. A-t-on d'ailleurs vraiment l'assurance de courir le 11 mai ? Je fais probablement partie des 0,1 % de la profession à penser que les courses ne reprendront pas ce jour-là. Je comprends que certains voudraient une reprise rapide mais, personnellement, je préférerais reprendre quand ce sera revenu à la normale, avec une sollicitation des Institutions des prêts garantis par l'État. En attendant que le foot reprenne, avec les PMU rouverts, on aurait pu récupérer de nouveaux joueurs et récolter beaucoup plus. De plus, dans la situation actuelle, avec la fermeture des petits hippodromes, les petits chevaux qui y gagnaient leur vie auront bien plus de mal sur les grands anneaux qui vont accueillir ces courses. Un cheval capable de gagner 1'17'' à Bihorel devra trotter 1'15'' à Mauquenchy, face aux grosses cylindrées qui feront logiquement le déplacement. J'avais déjà mis en vente mon haras avant la crise, car je me suis tout le temps dit qu'il valait mieux partir avec un peu d'argent que d'en devoir à tout le monde. Je serais capable de vendre et de devenir salarié dans ce secteur ou non, d'ailleurs. Je n'ai jamais voulu finir tard le métier mais je vais peut-être le faire plus tôt que prévu.”
pronoturf-Elodie et Phil 59
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