Accueil
Le lot 179 nous raconte sa vie
Plus de 300 yearlings sont déjà passés sur le ring des ventes Arqana. Le lot numéro 179 a bien voulu raconter sa vie en exclusivité pour Paris-Turf.
Pas la peine de m'appeler, je n'ai pas de nom. Je ne suis pour l'instant qu'un N. Comme beaucoup de mes copains des ventes de yearlings d'Arqana d'ailleurs donc je ne m'en offusque pas. Dans quelques jours sûrement, on va m'en trouver un. “Ivory City” ou “Elusive Style” peut-être.
Mais attendez que je me présente d'abord brièvement : Je suis née le 20 janvier 2016 au Haras du Cadran. C'est Pierre Talvard et sa moustache incomparable qui dirige cet établissement situé sur la commune d'Omméel dans l'Orne. Un type incroyable qui a toujours le sourire et a déjà élevé notamment Qemah.
Mon père, Elusive City, a remporté en 2002 le Prix Morny. Et ma mère, elle n'a pas couru, mais mes deux grandes soeurs se sont placées dans des listed-races et des groupes. “De la vitesse et de la précocité”, m'a expliqué mon boss pour justifier ce croisement.
Selon Pierre, j'ai toujours été un foal gentil “qui n'a jamais posé de problème”. Le 1er juin, j'ai quitté les prés pour rejoindre la cour principale. L’objectif étant de me présenter aux ventes Arqana. Là-bas, j'ai commencé mon travail de préparation : au trot dans un manège pour me muscler. On s'occupe de moi pour que j'apprenne à savoir marcher, bien tenir ma tête et “faire la belle” à l'arrêt. Ensuite, pour satisfaire aux exigences de la société, on m'a fait 42 radios et un “scop”. “Tout est parfait.”
Plus le jour J approche, plus la tension monte chez mon patron : “Chaque année, c'est la même chose. Il y a toujours du stress car ces ventes-là sont très importantes pour nous.” Dimanche matin, je suis partie avec une douzaine de collègues à 4 heures du matin pour être prête à 8 heures pour l'ouverture des visites. Mon nouveau box est grand et douillet. Mon numéro est le 179. Les premiers potentiels clients arrivent. Dans la journée, je sors une trentaine de fois. On me regarde partout. Je dois faire impression car comme me le souligne Pierre : “Le premier coup d'œil est primordial.”
Après une bonne nuit et encore de nombreuses visites, lundi matin, je me dirige vers le rond dix minutes avant que l'on ne m'appelle. Je ne dois pas attendre longtemps car il n'y a que quatre yearlings qui passent avant moi. À 13 h 10, j'entre enfin dans l'enceinte. Pas grand monde se bouscule pour m'acheter. Pourtant, je suis belle et calme. Finalement, le marteau tombe à 32.000 euros mais c'est Pierre Talvard qui m'a rachetée, jugeant que je vaux bien plus que ça. Il a bien raison mais il est quand même déçu : “On est fauché.” C'est bon, il n'a pas perdu son humour.
Maintenant tout n'est pas fini car on peut encore me négocier à l'amiable ou alors mon patron me confiera à un entraîneur. Je ne sais donc pas encore où je vais atterrir pour commencer désormais ma nouvelle vie de cheval de course. Je vous tiendrai au courant... et j'espère que je ne serai plus un N.
Plus de 300 yearlings sont déjà passés sur le ring des ventes Arqana. Le lot numéro 179 a bien voulu raconter sa vie en exclusivité pour Paris-Turf.
Pas la peine de m'appeler, je n'ai pas de nom. Je ne suis pour l'instant qu'un N. Comme beaucoup de mes copains des ventes de yearlings d'Arqana d'ailleurs donc je ne m'en offusque pas. Dans quelques jours sûrement, on va m'en trouver un. “Ivory City” ou “Elusive Style” peut-être.
Mais attendez que je me présente d'abord brièvement : Je suis née le 20 janvier 2016 au Haras du Cadran. C'est Pierre Talvard et sa moustache incomparable qui dirige cet établissement situé sur la commune d'Omméel dans l'Orne. Un type incroyable qui a toujours le sourire et a déjà élevé notamment Qemah.
Mon père, Elusive City, a remporté en 2002 le Prix Morny. Et ma mère, elle n'a pas couru, mais mes deux grandes soeurs se sont placées dans des listed-races et des groupes. “De la vitesse et de la précocité”, m'a expliqué mon boss pour justifier ce croisement.
Selon Pierre, j'ai toujours été un foal gentil “qui n'a jamais posé de problème”. Le 1er juin, j'ai quitté les prés pour rejoindre la cour principale. L’objectif étant de me présenter aux ventes Arqana. Là-bas, j'ai commencé mon travail de préparation : au trot dans un manège pour me muscler. On s'occupe de moi pour que j'apprenne à savoir marcher, bien tenir ma tête et “faire la belle” à l'arrêt. Ensuite, pour satisfaire aux exigences de la société, on m'a fait 42 radios et un “scop”. “Tout est parfait.”
Plus le jour J approche, plus la tension monte chez mon patron : “Chaque année, c'est la même chose. Il y a toujours du stress car ces ventes-là sont très importantes pour nous.” Dimanche matin, je suis partie avec une douzaine de collègues à 4 heures du matin pour être prête à 8 heures pour l'ouverture des visites. Mon nouveau box est grand et douillet. Mon numéro est le 179. Les premiers potentiels clients arrivent. Dans la journée, je sors une trentaine de fois. On me regarde partout. Je dois faire impression car comme me le souligne Pierre : “Le premier coup d'œil est primordial.”
Après une bonne nuit et encore de nombreuses visites, lundi matin, je me dirige vers le rond dix minutes avant que l'on ne m'appelle. Je ne dois pas attendre longtemps car il n'y a que quatre yearlings qui passent avant moi. À 13 h 10, j'entre enfin dans l'enceinte. Pas grand monde se bouscule pour m'acheter. Pourtant, je suis belle et calme. Finalement, le marteau tombe à 32.000 euros mais c'est Pierre Talvard qui m'a rachetée, jugeant que je vaux bien plus que ça. Il a bien raison mais il est quand même déçu : “On est fauché.” C'est bon, il n'a pas perdu son humour.
Maintenant tout n'est pas fini car on peut encore me négocier à l'amiable ou alors mon patron me confiera à un entraîneur. Je ne sais donc pas encore où je vais atterrir pour commencer désormais ma nouvelle vie de cheval de course. Je vous tiendrai au courant... et j'espère que je ne serai plus un N.
