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Bold Eagle.
Près de sept ans après Commander Crowe, Bold Eagle affole les aiguilles du chronomètre sur le mile azuréen, qu’il boucle en 1’08”9, ce qui n’avait encore jamais été réalisé dans le Grand Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur. Les champions ne meurent jamais...
Difficile de se prévaloir de quelconques certitudes dans le monde des courses. Dimanche matin, en voyant les hallebardes tomber sur la Grande Bleue si souvent bordée par le soleil, on n’aurait jamais imaginé (une seule seconde) qu’un record de vitesse puisse être égalé dans l’après-midi. De sables mouvants, il aurait pu en être question, sans le travail remarquable effectué par les hommes de piste du nouveau boss de la SCCA (Société des Courses de la Côte d’Azur), Alain Le Tutour. “C’est mon premier meeting d’hiver ici et j’ai déjà l’impression d’avoir tout connu”, lâchait-il en début de réunion. L’ancien régisseur d’Enghien ne croyait pas si bien dire...
“Il maestro” Bold Eagle
Ce week-end, Bold Eagle est (re)devenu une machine à gagner. Sept mois après Mons (Grand Prix de Wallonie), au terme d’une historique série de six deuxièmes places consécutives au plus haut niveau. En abaissant le temps d’1’09”5 réalisé l’an dernier par Timoko dans ce groupe I, le champion de Pierre Pilarski and co efface d’un coup de sabots magiques les inquiétudes qui planaient autour de lui, essentiellement sur le plan mental. Loin de l’agitation parisienne, le fils de Ready Cash lance, par ricochet, de la plus belle des manières sa saison printanière. “Son abcès au pied, en début de meeting d’hiver, nous a quand même embêtés durant trois mois, souligne Sébastien Guarato, lequel fait coup double avec l’admirable Billie de Montfort, qui devance Dijon et Bird Parker. Dans le Grand Prix de France, déjà, j’avais senti mon cheval vraiment sur la montante. Physiquement, dans sa tête, il est beaucoup mieux qu’il a pu l’être ces dernières semaines et cela s’est confirmé sur la piste.” Et d’ajouter. “Je suis heureux, oui, parce qu’il courrait après cette victoire depuis un certain temps. Cela va nous faire du bien pour préparer sereinement le Prix de l’Atlantique et, espérons-le, l’Elitloppet.”
L’entourage du champion veut sa revanche
Prolongeant l’adage selon lequel le crack 2.0 ne perd jamais lorsqu’il découvre un hippodrome, Bold Eagle écrit l’une des plus belles pages de son histoire sur ces sables émouvants et enregistre le seizième groupe I d’une carrière riche de cinquante courses. “Depuis le Critérium Continental, il a remporté tous les classiques français réservés aux chevaux d’âge, fait remarquer Pierre Pilarski. En bon gestionnaire qu’il est (N.D.L.R : Mister Big Mac dispose d’un diplôme d’expert comptable), l’heureux propriétaire n’oublie pas, non plus, de rappeler “qu’à 7 ans, Bold Eagle dépasse le cap des 4 millions d’euros de gains. C’est exceptionnel.” Il ne lui reste désormais plus qu’à marcher sur les traces de la légende azuréenne Timoko, dernier trotteur à avoir réalisé le doublé Grand Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur/Elitloppet. “Readly Express a démontré dans le Grand Prix d’Amérique qu’il s’agissait d’un crack, mais on souhaite lui proposer une revanche, fin mai, à Solvalla”, espère Sébastien Guarato. Fort de cette démonstration de finesse et de force, l’invitation, émanant des organisateurs suédois, n’a pas tardé à prendre un caractère officiel. Les grandes manœuvres vont recommencer. Et ça c’est beau jeu !
https://youtu.be/BdYP5UmCriE
https://youtu.be/bsZ02qeY86g
Réactions :
Franck Nivard
driver de Bold Eagle, 1er
S’élancer sur ce parcours avec le 1 derrière l’autostart, ce n’est pas l’idéal, mais on a pu se sortir rapidement de ce piège et le cheval a réalisé une grande performance. J’ai vraiment gagné facilement. Le record (1’08”9) ? Il ne m’étonne pas. J’aurais pu aller plus vite, d’autant que je ne lui ai pas débouché les oreilles. Vu les conditions météo, les hommes de piste ont vraiment réalisé un travail remarquable !
Nicolas Ensch
driver de Billie de Montfort, 2e
Je savais qu’elle démarrait vite ; avec notre bon numéro (5), j’ai pu faire ce que je voulais. Une fois relayé par Bold Eagle, j’ai compris qu’on allait terminer deuxième. J’ai profité. Vraiment. J’aurais d’ailleurs aimé que cela se prolonge un peu plus longtemps (rires).
Romain Derieux
entraîneur-driver de Dijon, 3e
On a eu la super course et le cheval me fait très plaisir, réalisant la plus belle performance de sa carrière en France. On voulait se faire remarquer et je pense que cela a fonctionné.
