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- Jean-Luc Dersoir a officiellement atteint le cap des 2.000 victoires - Jean-Luc Dersoir a fêté ses 65 ans le 10 novembre. Depuis quatre décennies, ce forçat de travail prépare les chevaux de l'Alsacien Jean Luck et vient de signer un officiel 2.000e succès (en comptabilisant celui de Mighty Iron en Italie, courant 2003). Retour sur les grandes lignes de sa riche carrière, à laquelle manque simplement une consécration classique au trot attelé.
Le patronyme de Jean-Luc Dersoir est apparu pour la première fois sur les programmes - dans la colonne des entraîneurs - le 8 juin 1984, à Strasbourg. Le professionnel, formé à l'école de Pierre-Désiré Allaire, avait lui-même conduit Prince de Bouquy au succès. Le jeune homme de l'époque se doutait-il alors qu'il présenterait plus de 600 trotteurs et 16.000 partants pour le compte de l'entrepreneur Jean Luck, avec environ 2.000 victoires et plus de 35 millions d'euros de gains à la clé ? “Ce que m'inspirent ces chiffres ? Que j'approche à grands pas de la retraite !”, sourit l'intéressé, avant de reprendre son sérieux : “Beaucoup de personnes ont bossé autant que moi, sans connaître la même réussite. Je m'estime donc chanceux. Je suis entré au service de M. Luck en 1979. Pendant cinq ans, j'ai préparé ses chevaux et ceux de son associé, Pierre Schmidt. Tous deux étaient titulaires de leur permis d'entraîner.” Officieusement, Jean-Luc Dersoir a, par conséquent, allègrement dépassé les 2.000 succès depuis belle lurette !
Glorieux passé
Parmi tous ces trophées, il convient de mettre en exergue les cinquante-deux groupes remportés, dont huit groupes I (tous au trot monté), sans oublier les trente-neuf quintés, de novembre 1993 à décembre 2015. Les noms d'Aktaios de Jiel, Blizzard de Jiel, Dark Boy, Fikway du Canisy, Flamboyante Jiel, Galion de Jiel, Kamichi de Feu, Ladakh Jiel et consorts raviveront certainement d'excellents souvenirs à nombre de nos lecteurs “historiques”. “Je tiens à insister sur le fait que Jos Verbeeck fut pour beaucoup, à l'époque, dans le changement de dimension de l'écurie. À titre personnel, je considère Surabaya Jiel comme la meilleure jument que j'ai entraînée, mais je n'oublie pas les autres champions m'ayant permis de gagner au top-niveau : Kitcho d'Ecajeul, Nobilis Jiel, Quilea Jiel, Rombaldi et Cassate. Et puis, il y a aussi eu les coups de cinq à Strasbourg, à jamais gravés dans ma mémoire, comme l'exploit de Gios de Jiel, seul trotteur de l'Histoire à avoir réussi le Grand Chelem de Vichy. Il régnait une ambiance hors du commun à Bellerive, à l'occasion de la troisième et ultime manche, le 12 juillet 1999. Un monde fou dans les tribunes et un Jos déchaîné, qui avaient “porté le cheval au poteau”. Franchement, ce sont des “trucs” qui marquent ! C'était beau…”
Toujours présent
La passion transpire des propos de Jean-Luc Dersoir, personnage discret et modeste, dont les compétences et qualités humaines sont unanimement appréciées au sein du microcosme hippique. À 65 ans, songe-t-il à la retraite ? “Sincèrement, je me sens super bien et toujours aussi motivé. J'ai encore la “gnaque” pour essayer d'aider l'écurie à remonter en bonne place dans le classement des propriétaires. Forcément, en quarante ans, il a parfois fallu que je fasse le dos rond, mais nous continuons à travailler en confiance avec M. Luck et son petit-fils, Éric Frémiot. Tant que j'ai la santé, cela ne me pose aucun problème de me lever tôt le matin et de faire de “grosses” semaines !”
Philippe Renouf, premier garçon à Grosbois : “Un homme respectueux et pas têtu”
“Je suis entré au service de Jean-Luc le 1er avril 1995. C'est lui qui avait proposé ma candidature à M. Luck pour devenir responsable,
à Grosbois. Il s'agit d'un homme très respectueux de son personnel, à l'écoute aussi, même s'il a le dernier mot (sourire). Forcément, il y a eu quelques “accrocs” entre nous ; rien de plus normal en vingt-cinq ans de “couple” (rires) ! Il “installe” les chevaux à sa façon,
mais prête attention aux remarques des personnes s'occupant de chacun d'entre eux ; il n'est pas têtu. Nous n'avons pas d'origines “faciles” à la maison, beaucoup de nos pensionnaires devant être “équipés” pour donner leur pleine mesure, d'où le rôle capital de l'entraîneur. Parmi les temps forts, je retiendrai le Grand Chelem de Vichy réalisé par Gios de Jiel : un “truc de dingue” ! Les victoires de groupe I aussi, évidemment. Côté chevaux, Rombaldi a énormément compté pour moi, comme Nobilis Jiel,sans oublier Néoh Jiel,chez qui j'avais retrouvé des similitudes avec son grand-père maternel, Ourasi,en termes de morphologie et de tempérament.”
Jean Luck, propriétaire-éleveur : “Cela me fait très plaisir pour Jean-Luc”
“Pour qu'une collaboration se prolonge aussi longtemps, il y a forcément eu une bonne entente, constante, entre nous. Personnellement, j'ai eu le mérite d'investir, mais c'est à Jean-Luc que revient celui d'avoir mis au point les chevaux au quotidien. Cela me fait très plaisir qu'il ait atteint ce cap. 2.000 victoires... Je suppose qu'il s'agit du record de victoires d'un entraîneur particulier pour le même propriétaire (rires) ! Jean-Luc a aussi toujours supervisé nos différents sites, s'investissant énormément en traversant la France d'Est en Ouest chaque saison. Nous avons vécu de nombreux moments forts ensemble, en particulier dans les groupes I. Jean-Luc a l'âge de la retraite, mais il m'a assuré qu'il continuerait tant qu'il se sentirait en forme. Je suis vraiment heureux que notre aventure commune se poursuive.”
