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Dimanche à Cagnes-sur-Mer, Grand Critérium de Vitesse de la Côte d'Azur (groupe I) - Fidèle à son statut de champion, Timoko inscrit pour la deuxième fois de sa carrière son nom à un Grand Critérium de Vitesse de la Côte d'Azur qu'il a dominé d'un bout à l'autre du parcours.
Un succès teinté d'émotion pour tout l'entourage de ce trotteur hors norme.
On se souvient toujours d'une victoire pour la sensation qu'elle procure. L'émotion qu'elle génère. Certaines d'entre elles laissent même - parfois - des traces indélébiles. Si l'histoire retient que c'est à Cagnes-sur-Mer que Timoko a enregistré le douzième succès classique de sa carrière (voir encadré ci-dessous), les proches de ce trotteur d'exception n'auront de pensées que pour Jan Offenberg. Très affaibli, l'homme (entre autres) de Yankee Tornado, Meteor Nibs et Golden Sund n'a pu suivre qu'à distance la nouvelle envolée de son cheval de cœur.
Dans l'un de ses derniers souffles de vie.
En pensant à Jan Offenberg...
Au moment où les flashs crépitaient, quelques minutes après l'arrivée de la 58e édition du Grand Critérium de Vitesse de la Côte d'Azur (1.609 mètres - autostart), son âme semblait déjà planer sur la Riviera. “On est très touché d'avoir gagné pour Jan”, répétaient de concert ceux qui gèrent la carrière du fils d'Imoko. Impossible, à ce moment-là, de contenir larmes et sanglots. Ce n'est qu'une fois que la pression retombe que Richard Westerink parvient à reprendre le dessus. “Ces derniers jours, je m'étais mis à douter un peu, reconnaît l'entraîneur hollandais. Je ne voulais absolument pas manquer ce rendez-vous. Une autre fois, peut-être. Mais là non. Interdit.” On comprend pourquoi. “Jan Offenberg est très malade et ses jours sont comptés. Il a tenu le coup jusqu'à dimanche, car il voulait absolument suivre Timoko une dernière fois avant de partir.”
Comme un très beau cadeau d'adieu, l'authentique champion qu'il est à - une nouvelle fois - rempli son contrat. En dominateur qu'il a toujours su être lors de ses incursions sur un hippodrome de Cagnes-sur-Mer copieusement garni en ce week-end ensoleillé (comme un clin d'œil du destin) sur les bords de la Méditerranée.
“J'ai vraiment contrôlé d'un bout à l'autre du parcours”, assure de son côté Björn Goop qui, à 39 ans, a déjà remporté plus d'une quarantaine de groupes I (dont quatre dans l'Hexagone).
Le fils sur les traces de son père
Et en faisant aussi bien que son père (Olle Goop), vainqueur en 1994 - avec Giant Force - de l'unique classique disputé (au trot attelé) en province. “Quand on est petit et que l'on est fier de son papa, comme c'est mon cas, on rêve de faire aussi bien que lui”, avoue dans un français de plus en plus soigné ce Suédois très professionnel. Dans tout ce qu'il entreprend. Timoko a dominé (sans donner l'impression de devoir puiser dans ses réserves) les très bonnes Maven et Vanika du Ruel - lesquelles ont certainement dû taper dans l'œil des organisateurs scandinaves que cherchait à séduire un Univers de Pan“que j'aurais peut-être dû décaler du sillage d'Une Fille d'Amour un peu plus tard”, dixit Philippe Daugeard.
L'égal des plus grands
Le lauréat du Prix de France 2015 devient le neuvième trotteur à réaliser un tel doublé, marchant ainsi sur les traces de Meaulnes du Corta, Késaco Phédo, Ourasi et autres Éleazar, Bellino II, Une de Mai, Roquépine, sans oublier Tornèse.
“Lors de son dernier boulot, je ne l'avais pourtant pas trouvé aussi tranchant que d'habitude”, s'étonnait Richard Westerink. Preuve qu'à 8 ans, Timoko a encore de la réserve. Cela tombe bien, de nouvelles grandes échéances, en France (Prix de l'Atlantique) comme à l'étranger(Elitloppet) l'attendent dans les prochaines semaines.
Des rendez-vous que ne manquera pas de suivre, d'ici ou d'ailleurs, Jan Offenberg.
Toujours un peu plus près des étoiles...
