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L'élevage de Patrick Chédeville et de sa compagne, Antoinette Tamagni, est particulièrement en verve cet été. Le fleuron en est Watch Me, qui a battu les pouliches anglaises, chez elles, à Royal Ascot, dans les Coronation Stakes, et sera revue, dimanche, dans le Prix Jacques Le Marois. Mais il y a aussi My Love's Passion, dauphine d'A'Ali dans le Prix Robert Papin et possiblement en quête d'une revanche, prochainement, dans le “Morny”. Plongée dans un élevage normand de premier plan.
Patrick Chédeville est l'un des maillons d'une fameuse famille d'éleveurs, dont il représente la cinquième génération. L'élevage maison est basé près d'Argentan, dans l'Orne, depuis plus d'un siècle. Watch Me prolonge une impressionnante liste de gagnants majeurs, ayant pour berceau les haras du Tellier, puis du Petit-Tellier, deux entités naguère séparées, se partageant entre père et fils, et qui ont, aujourd'hui, fusionné en un ensemble de quelques cent quarante hectares. Ces grands vainqueurs se nomment Tchad (“Jockey-Club”), Altipan (Grand Prix de Paris), Mincio (Poule d'Essai des Poulains), Adamastor (Poule d'Essai des Poulains), Rajput Princess (Poule d'Essai des Pouliches), Pharly (Prix Lupin, du Moulin de Longchamp et de la Forêt), Aryenne (Poule d'Essai des Pouliches), Mélyno (Poule d'Essai des Poulains) et autres, à peine moins doués, tels, dans un passé récent, El Suizo, Moonee Valley, Onthemoonagain, Son Césio, Stillman ou encore This Time, jusqu'aux actuelles My Love's Passion et Watch Me. Celle-ci n'a du reste pas été conçue par Antoinette Tamagni et Patrick Chédeville, puisque sa mère, Watchful, a été achetée alors qu'elle la portait dans ses flancs : “Le but était d'avoir une fille de Galileo pour la présenter à notre étalon importé d'Australie, Elvstroem, qui est un fils de Danehill. On sait, en effet, le succès du croisement Galileo-Danehill. La jument en question a été Watchful, que nous avons eue aux ventes de décembre, à Deauville, en provenance de Coulonces Consignment, pour 22.000 euros. Elle était pleine d'Olympic Glory et le fruit de cette union sera Watch Me.” Comme prévu, Watchful a rencontré ensuite Elvstroem, dont elle a mis bas, successivement, Watchmen, en 2017, Watch Him, en 2018, et un troisième mâle dont elle est suitée cette année. En 2020, elle aura un produit de Golden Horn.
Antoinette Tamagni et Patrick Chédeville sont, globalement, vendeurs de leur production, tout en gardant régulièrement des pouliches, qu'ils confient à des professionnels comme Pia Brandt, Francis-Henri Graffard, Mario Hofer, John Oxx ou Henri-Alex Pantall. Watch Me est de celles-là, même si Antoinette Tamagni l'avait initialement présentée aux ventes de yearlings d'août. À 30.000 euros, elle l'a cependant rachetée et bien lui en a pris : “Vous savez, une vente tient à peu de choses, résume Patrick Chédeville. La pouliche était bien, pourtant, mais son père, Olympic Glory, n'était pas spécialement prisé des acheteurs à l'époque. L'année dernière, nous avons également repris le yearling et le foal de Watchful sur le marché de Deauville. Le premier est à l'entraînement chez John Oxx, en Irlande, qui compte bien le voir débuter cette année.” My Love's Passion, fille du susnommé Elvstroem, dont c'est la première production française, a, en revanche, bel et bien été adjugée, lors des vacations d'octobre, tombant dans l'escarcelle de Yann Barberot, pour 10.000 euros seulement. Une belle opération, puisque la pouliche, moins d'un an plus tard, est à la tête d'un pécule de 88.642 euros, primes incluses. Sa sœur, par Prince Gibraltar, devrait, elle aussi, passer sur le ring cet automne.
Les courses et les ventes - Patrick Chédeville délègue huit yearlings, cet été, à Deauville - sont deux des quatre ressources autour desquelles s'articule l'activité du Haras du Petit-Tellier. Les deux autres sont la pension - une trentaine des soixante poulinières présentes sur les lieux appartiennent à des clients - et l'étalonnage, avec quatre reproducteurs sur place, d'Elvstroem à The Grey Gatsby, en passant par le vétéran Meshaheer et le jeune Mr Owen. Au total, environ deux cents juments ont été saillies au Petit-Tellier ce printemps. Elvstroem, cela a été dit plus haut, nous vient d'Australie, un pays d'élevage et de courses qui a su séduire Patrick Chédeville et Antoinette Tamagni : “Il y a quelques années, nous avions fait venir Testa Rossa de là-bas et cela s'était plutôt bien passé, même si le cheval avait été assez vite repris par son propriétaire. Les entraîneurs australiens restent les seuls capables de faire gagner un pur-sang au plus haut niveau sur toutes les distances, de 1.400 à 2.400 mètres, voire plus, cela au cours d'une même saison. C'est, du reste, le profil d'Elvstroem, vainqueur de groupe I de 1.400 à 2.500 mètres. C'est le fruit d'une sélection rigoureuse à l'élevage et rude à l'entraînement. Au pays des kangourous, les champions sont de vrais “durs à cuire” et c'est ce qui nous plaît en eux.” Les étalons australiens confèrent, en outre, souvent de la précocité ou, tout du moins, de la vitesse, voire les deux, des caractéristiques chères à l'animateur du Petit-Tellier : “La qualité suprême d'un pur-sang, c'est la vitesse. Le but, pour un éleveur, est de la rechercher et de la favoriser. Si elle se double de la précocité - car il ne faut pas confondre les deux : un cheval précoce est forcément vite, mais un cheval vite n'est pas forcément précoce -, alors c'est comme la cerise sur le gâteau !”
FOCUS Du Petit-Tellier à Saint-Julien
Si le haras du Petit-Tellier - où les principaux assistants, de longue date, de Patrick Chédeville se nomment Pascal Fouquet et Christophe Louveau - est bien la “nursery” de Watch Me, en ce qu'elle y est née et y a commencé sa croissance, la fille d'Olympic Glory n'en est pas moins le premier gagnant de groupe I du haras de Saint-Julien, inauguré au printemps 2017 et où elle a fini d'être élevée. À des fins privées, pour abriter sa propre jumenterie et les produits de celle-ci, Antoinette Tamagni a acquis ce domaine d'une centaine d'hectares, ancienne exploitation bovine, sise sur la commune de Bonneville-la-Louvet, non loin de Deauville. N'est-ce pas là le meilleur des débuts pour cette toute jeune structure ?
Patrick Chédeville est l'un des maillons d'une fameuse famille d'éleveurs, dont il représente la cinquième génération. L'élevage maison est basé près d'Argentan, dans l'Orne, depuis plus d'un siècle. Watch Me prolonge une impressionnante liste de gagnants majeurs, ayant pour berceau les haras du Tellier, puis du Petit-Tellier, deux entités naguère séparées, se partageant entre père et fils, et qui ont, aujourd'hui, fusionné en un ensemble de quelques cent quarante hectares. Ces grands vainqueurs se nomment Tchad (“Jockey-Club”), Altipan (Grand Prix de Paris), Mincio (Poule d'Essai des Poulains), Adamastor (Poule d'Essai des Poulains), Rajput Princess (Poule d'Essai des Pouliches), Pharly (Prix Lupin, du Moulin de Longchamp et de la Forêt), Aryenne (Poule d'Essai des Pouliches), Mélyno (Poule d'Essai des Poulains) et autres, à peine moins doués, tels, dans un passé récent, El Suizo, Moonee Valley, Onthemoonagain, Son Césio, Stillman ou encore This Time, jusqu'aux actuelles My Love's Passion et Watch Me. Celle-ci n'a du reste pas été conçue par Antoinette Tamagni et Patrick Chédeville, puisque sa mère, Watchful, a été achetée alors qu'elle la portait dans ses flancs : “Le but était d'avoir une fille de Galileo pour la présenter à notre étalon importé d'Australie, Elvstroem, qui est un fils de Danehill. On sait, en effet, le succès du croisement Galileo-Danehill. La jument en question a été Watchful, que nous avons eue aux ventes de décembre, à Deauville, en provenance de Coulonces Consignment, pour 22.000 euros. Elle était pleine d'Olympic Glory et le fruit de cette union sera Watch Me.” Comme prévu, Watchful a rencontré ensuite Elvstroem, dont elle a mis bas, successivement, Watchmen, en 2017, Watch Him, en 2018, et un troisième mâle dont elle est suitée cette année. En 2020, elle aura un produit de Golden Horn.
Antoinette Tamagni et Patrick Chédeville sont, globalement, vendeurs de leur production, tout en gardant régulièrement des pouliches, qu'ils confient à des professionnels comme Pia Brandt, Francis-Henri Graffard, Mario Hofer, John Oxx ou Henri-Alex Pantall. Watch Me est de celles-là, même si Antoinette Tamagni l'avait initialement présentée aux ventes de yearlings d'août. À 30.000 euros, elle l'a cependant rachetée et bien lui en a pris : “Vous savez, une vente tient à peu de choses, résume Patrick Chédeville. La pouliche était bien, pourtant, mais son père, Olympic Glory, n'était pas spécialement prisé des acheteurs à l'époque. L'année dernière, nous avons également repris le yearling et le foal de Watchful sur le marché de Deauville. Le premier est à l'entraînement chez John Oxx, en Irlande, qui compte bien le voir débuter cette année.” My Love's Passion, fille du susnommé Elvstroem, dont c'est la première production française, a, en revanche, bel et bien été adjugée, lors des vacations d'octobre, tombant dans l'escarcelle de Yann Barberot, pour 10.000 euros seulement. Une belle opération, puisque la pouliche, moins d'un an plus tard, est à la tête d'un pécule de 88.642 euros, primes incluses. Sa sœur, par Prince Gibraltar, devrait, elle aussi, passer sur le ring cet automne.
Les courses et les ventes - Patrick Chédeville délègue huit yearlings, cet été, à Deauville - sont deux des quatre ressources autour desquelles s'articule l'activité du Haras du Petit-Tellier. Les deux autres sont la pension - une trentaine des soixante poulinières présentes sur les lieux appartiennent à des clients - et l'étalonnage, avec quatre reproducteurs sur place, d'Elvstroem à The Grey Gatsby, en passant par le vétéran Meshaheer et le jeune Mr Owen. Au total, environ deux cents juments ont été saillies au Petit-Tellier ce printemps. Elvstroem, cela a été dit plus haut, nous vient d'Australie, un pays d'élevage et de courses qui a su séduire Patrick Chédeville et Antoinette Tamagni : “Il y a quelques années, nous avions fait venir Testa Rossa de là-bas et cela s'était plutôt bien passé, même si le cheval avait été assez vite repris par son propriétaire. Les entraîneurs australiens restent les seuls capables de faire gagner un pur-sang au plus haut niveau sur toutes les distances, de 1.400 à 2.400 mètres, voire plus, cela au cours d'une même saison. C'est, du reste, le profil d'Elvstroem, vainqueur de groupe I de 1.400 à 2.500 mètres. C'est le fruit d'une sélection rigoureuse à l'élevage et rude à l'entraînement. Au pays des kangourous, les champions sont de vrais “durs à cuire” et c'est ce qui nous plaît en eux.” Les étalons australiens confèrent, en outre, souvent de la précocité ou, tout du moins, de la vitesse, voire les deux, des caractéristiques chères à l'animateur du Petit-Tellier : “La qualité suprême d'un pur-sang, c'est la vitesse. Le but, pour un éleveur, est de la rechercher et de la favoriser. Si elle se double de la précocité - car il ne faut pas confondre les deux : un cheval précoce est forcément vite, mais un cheval vite n'est pas forcément précoce -, alors c'est comme la cerise sur le gâteau !”
FOCUS Du Petit-Tellier à Saint-Julien
Si le haras du Petit-Tellier - où les principaux assistants, de longue date, de Patrick Chédeville se nomment Pascal Fouquet et Christophe Louveau - est bien la “nursery” de Watch Me, en ce qu'elle y est née et y a commencé sa croissance, la fille d'Olympic Glory n'en est pas moins le premier gagnant de groupe I du haras de Saint-Julien, inauguré au printemps 2017 et où elle a fini d'être élevée. À des fins privées, pour abriter sa propre jumenterie et les produits de celle-ci, Antoinette Tamagni a acquis ce domaine d'une centaine d'hectares, ancienne exploitation bovine, sise sur la commune de Bonneville-la-Louvet, non loin de Deauville. N'est-ce pas là le meilleur des débuts pour cette toute jeune structure ?
