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Dans ce contexte inédit où quasiment toutes les courses sont à l'arrêt en Europe, nous avons souhaité interroger la présidente de l'U.E.T. (Union Européenne du Trot) sur sa vision des choses et sur le rôle que son organisme peut jouer pendant cette crise…
• Quel regard portez-vous sur la situation des courses, en Europe ?
C'est l'incertitude qui prédomine. Elle est grande pour l'ensemble de la filière courses, quel que soit le pays en Europe. Pour l'instant, seule la Suède continue de proposer des courses, au trot. Même si, d'une manière générale, les gens se préoccupent avant tout de leur santé par rapport à l'épidémie du Covid-19, ils sont très inquiets. L'économie est à l'arrêt. En attendant impatiemment la date de la reprise, les professionnels continuent de s'occuper de leurs chevaux, en espérant qu'un retour à la normale puisse s'effectuer dès cet été. D'ailleurs, je crois que dans cette période très difficile, où tout nous dépasse, être auprès des chevaux apporte un peu de réconfort.
• Votre sentiment sur le maintien de l'activité hippique, en Suède ?
Les Suédois sont des gens responsables. Ils mettent en pratique les recommandations données par le gouvernement. Le huis clos, sur les hippodromes, est très bien respecté, de ce que je sais. C'est considéré là-bas comme un lieu de travail à part entière et les autorités n'ont pas appelé au confinement. Seuls les gens malades sont contraints de rester chez eux. Tout le monde coopère pleinement. La distance sociale est respectée. Les drivers se changent dans leur voiture. Ils utilisent du gel hydroalcoolique. Le personnel ne se mélange pas, étant réduit, du reste, à son strict minimum. Je valide à 100 % cette façon de voir les choses. Dans la situation actuelle, il est important que les professionnels des courses puissent continuer de travailler. Si ça peut éviter le chômage et la faillite...
• On note une assez grande frustration des parieurs français lorsqu'ils jouent sur les courses en Suède. Pourtant très claires, depuis plusieurs années, en France, la notion de déferrage pose apparemment clairement problème, là-bas...
L'information donnée aux joueurs est au centre de notre préoccupation. En Suède, les règles sur le déferrage ont évolué. Je peux comprendre qu'elles n'apparaissent pas encore de façon assez claire auprès des turfistes français. Une harmonisation est souhaitable, j'en conviens. C'est le seul moyen, pour nous, de développer les paris internationaux. Des règles simples, comprises et partagées par tous. Aux pays membres de faire un gros travail de sape. L'U.E.T. invite tous ses membres à travailler dans ce sens.
• Tandis que l'actualité aurait dû commencer à battre son plein, en Europe du Nord, on imagine que le programme va être complètement remodelé, non ?
Ce sont des décisions qui ne peuvent être prises qu'à l'échelon national. En l'état, l'U.E.T. ne peut statuer que pour ses propres courses (la Finale des Masters, le Grand Prix de l'U.E.T. ainsi que les Championnats Européens des juments, mais aussi des 3 et 5 ans). à date, je peux simplement vous annoncer que le Championnat Européen des apprentis, initialement prévu au mois de juin, en Finlande, sera reporté à l'automne.
• De quelles manières l'U.E.T. peut venir en aide aux états membres ?
Sur le plan économique, nous n'avons aucun pouvoir financier puisque le budget de l'U.E.T. ne fonctionne que par la contribution des pays membres.
• Votre périmètre d'action est-il limité, par conséquent ? Quel rôle pouvez-vous jouer alors que la quasi-totalité des courses, en Europe, sont arrêtées ?
Nous essayons d'apporter un soutien administratif. Nous faisons front commun afin de peser de tout notre poids auprès du Parlement Européen, afin qu'il agisse en conséquence de cette crise sans précédent, car le danger est réel, d'autant que les courses hippiques évoluent dans un environnement hyper concurrentiel, marqué par une très forte pression sur la réglementation des paris.
