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Huit courses pour huit victoires. Avec un physique qui ne la prédestinait pas à une carrière exceptionnelle, La Cressonnière a prouvé qu’il ne fallait pas toujours se fier aux apparences. Elle a ainsi écrit une belle page de l’histoire des courses, avec un palmarès sans fausse note. Jean-Claude Rouget nous a permis de revenir sur ce scénario digne d’un conte de fées.
Si elle n’a pas eu à souffrir de la rudesse d’une marâtre, ni des manières d’homologues acariâtres, La Cressonnière n’a pas forcément commencé dans la vie avec des allures de princesse : “Quand elle est arrivée à l’écurie, elle ne montrait pas grand-chose, se rappelle Jean-Claude Rouget. Elle avait un modèle assez commun et pas beaucoup de taille. Du coup, on n’en a pas fait grand cas. Finalement, c’est assez souvent comme ça que les chevaux font une carrière. Ils ont le moteur en eux et la volonté, ce qui ne se voit pas de l’extérieur.”
“Spoilons” - ou divulgâchons pour utiliser le néologisme franchisé - la fin de l’histoire que tout le monde connaît : d’une pouliche qui ne sortait pas du lot, La Cressonnière est devenue une princesse des pistes avec huit courses pour huit victoires. Au passage, plusieurs fées se sont penchées sur son berceau. L’association fructueuse entre Gérard Augustin-Normand et Antonio Caro était déjà un heureux présage, l’entraînement assuré par Jean-Claude Rouget étant un gage. Restait la rencontre avec Séverine Cohendy, cavalière du matin attitrée.
Les acteurs déterminés, l’histoire pouvait commencer avec, d’emblée, un moment fort : “En débutant, elle a bien gagné, de plaisante manière, à Clairefontaine.” Mais, dans tout bon scénario, il y a des rebondissements : “Elle a fait une petite myosite, ce qui m’a empêché de la courir à Deauville au mois d’août. Nous l’avons donc emmenée à Craon, au mois de septembre. Elle y a confirmé avant de continuer sur sa lancée dans deux listed-races de fin d’année, à Deauville et Chantilly.”
Le décor était planté, le personnage principal mieux connu : “Au terme de cette première saison de compétition, elle a montré qu’elle allait dans tous les terrains. Pour sa rentrée, nous avions le choix entre le Prix de la Grotte et le Prix La Camargo. Comme nous n’avions pas rencontré les ténors, nous sommes restés prudents, une règle que j’observe en général. Le terrain a joué aussi dans notre décision, tout comme la volonté de ne pas faire s’affronter des pouliches de l’écurie.”
S’il n’y avait pas de sœurs revêches, il y avait, quand même, de véritables rivales : “À l’écurie, il y avait notamment Qemah,qui avait aussi les préparatoires à la “Poule” dans sa ligne de mire. On a donc établi un programme pour chacune des pouliches. Celui de La Cressonnière passait par le Prix La Camargo, à Saint-Cloud. Après sa victoire pour sa rentrée, on l’a gardée fraîche pour la Poule d’Essai des Pouliches.” Venait la perspective des bals pour faire son entrée dans le grand monde des classiques.
À la Poule d’Essai des Pouliches succède le Prix de Diane, une grosse épreuve : “Elle s’est arrachée, sans avoir une course facile. Peut-être même s’est-elle fait mal ce jour-là ? Je dis ça rétrospectivement, car il n’y avait rien d’apparent dans les semaines suivant la course. Sans doute le squelette en est-il ressorti fatigué. Avec les conséquences que l’on sait, huit jours avant le Prix de l’Arc de Triomphe.”
Le doute ne s’est pas insinué dans les esprits et la saison suit son cours : “Après sa victoire dans le Prix de la Nonette, la préparatoire, rien n’avait transparu. Pour préparer l’Arc, elle avait bien travaillé le mardi. Les trois jours suivants, elle était bien. Et le samedi, en arrêtant le canter, une gêne... Nous ne savions pas exactement quel était le problème. Il s’est agi d’une lombalgie. Un jour, on constate que la carrosserie en a assez.”
Le carrosse n’est pas devenu citrouille mais il ne pourra plus foncer en course. Le palmarès de La Cressonnière la place dans cette catégorie à part des champions. L’aventure qu’elle a fait vivre à ses propriétaires, à son entraîneur et à tout son entourage a été exceptionnelle :“Peut-être même que nous n’aurions pas dû la reprendre pour essayer de la faire courir à 4 ans ? On a essayé, mais on a assez vite vu que cela n’irait pas. Elle aura réalisé une magnifique carrière. Une petite pouliche, avec un mouvement formidable, une légèreté dans sa foulée et une très grosse volonté, ce qui fait les bons chevaux.”
Devenue princesse, elle est maintenant dans la cour des grandes, y compris au haras : “Elle commence une nouvelle vie et va rejoindre mes anciennes pensionnaires, Stacelita, Lily Of The Valley et Avenir Certain, qui sont toutes là-bas.” Finalement, Jean-Claude Rouget est assez coutumier des belles histoires.
Si elle n’a pas eu à souffrir de la rudesse d’une marâtre, ni des manières d’homologues acariâtres, La Cressonnière n’a pas forcément commencé dans la vie avec des allures de princesse : “Quand elle est arrivée à l’écurie, elle ne montrait pas grand-chose, se rappelle Jean-Claude Rouget. Elle avait un modèle assez commun et pas beaucoup de taille. Du coup, on n’en a pas fait grand cas. Finalement, c’est assez souvent comme ça que les chevaux font une carrière. Ils ont le moteur en eux et la volonté, ce qui ne se voit pas de l’extérieur.”
“Spoilons” - ou divulgâchons pour utiliser le néologisme franchisé - la fin de l’histoire que tout le monde connaît : d’une pouliche qui ne sortait pas du lot, La Cressonnière est devenue une princesse des pistes avec huit courses pour huit victoires. Au passage, plusieurs fées se sont penchées sur son berceau. L’association fructueuse entre Gérard Augustin-Normand et Antonio Caro était déjà un heureux présage, l’entraînement assuré par Jean-Claude Rouget étant un gage. Restait la rencontre avec Séverine Cohendy, cavalière du matin attitrée.
Les acteurs déterminés, l’histoire pouvait commencer avec, d’emblée, un moment fort : “En débutant, elle a bien gagné, de plaisante manière, à Clairefontaine.” Mais, dans tout bon scénario, il y a des rebondissements : “Elle a fait une petite myosite, ce qui m’a empêché de la courir à Deauville au mois d’août. Nous l’avons donc emmenée à Craon, au mois de septembre. Elle y a confirmé avant de continuer sur sa lancée dans deux listed-races de fin d’année, à Deauville et Chantilly.”
Le décor était planté, le personnage principal mieux connu : “Au terme de cette première saison de compétition, elle a montré qu’elle allait dans tous les terrains. Pour sa rentrée, nous avions le choix entre le Prix de la Grotte et le Prix La Camargo. Comme nous n’avions pas rencontré les ténors, nous sommes restés prudents, une règle que j’observe en général. Le terrain a joué aussi dans notre décision, tout comme la volonté de ne pas faire s’affronter des pouliches de l’écurie.”
S’il n’y avait pas de sœurs revêches, il y avait, quand même, de véritables rivales : “À l’écurie, il y avait notamment Qemah,qui avait aussi les préparatoires à la “Poule” dans sa ligne de mire. On a donc établi un programme pour chacune des pouliches. Celui de La Cressonnière passait par le Prix La Camargo, à Saint-Cloud. Après sa victoire pour sa rentrée, on l’a gardée fraîche pour la Poule d’Essai des Pouliches.” Venait la perspective des bals pour faire son entrée dans le grand monde des classiques.
À la Poule d’Essai des Pouliches succède le Prix de Diane, une grosse épreuve : “Elle s’est arrachée, sans avoir une course facile. Peut-être même s’est-elle fait mal ce jour-là ? Je dis ça rétrospectivement, car il n’y avait rien d’apparent dans les semaines suivant la course. Sans doute le squelette en est-il ressorti fatigué. Avec les conséquences que l’on sait, huit jours avant le Prix de l’Arc de Triomphe.”
Le doute ne s’est pas insinué dans les esprits et la saison suit son cours : “Après sa victoire dans le Prix de la Nonette, la préparatoire, rien n’avait transparu. Pour préparer l’Arc, elle avait bien travaillé le mardi. Les trois jours suivants, elle était bien. Et le samedi, en arrêtant le canter, une gêne... Nous ne savions pas exactement quel était le problème. Il s’est agi d’une lombalgie. Un jour, on constate que la carrosserie en a assez.”
Le carrosse n’est pas devenu citrouille mais il ne pourra plus foncer en course. Le palmarès de La Cressonnière la place dans cette catégorie à part des champions. L’aventure qu’elle a fait vivre à ses propriétaires, à son entraîneur et à tout son entourage a été exceptionnelle :“Peut-être même que nous n’aurions pas dû la reprendre pour essayer de la faire courir à 4 ans ? On a essayé, mais on a assez vite vu que cela n’irait pas. Elle aura réalisé une magnifique carrière. Une petite pouliche, avec un mouvement formidable, une légèreté dans sa foulée et une très grosse volonté, ce qui fait les bons chevaux.”
Devenue princesse, elle est maintenant dans la cour des grandes, y compris au haras : “Elle commence une nouvelle vie et va rejoindre mes anciennes pensionnaires, Stacelita, Lily Of The Valley et Avenir Certain, qui sont toutes là-bas.” Finalement, Jean-Claude Rouget est assez coutumier des belles histoires.
