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Après avoir touché les étoiles dans le Prix d'Amérique 2014 avec Maharajah, Stefan Hultman a “vécu l'enfer”, comme il le dit. En raison de graves problèmes de santé, l'homme, entre autres, de Naglo (Prix de France 2005 et 2004) a été contraint de stopper sa carrière en 2015. S'il a dû affronter la plus grande épreuve de sa vie, l'ancienne tête de liste des entraîneurs suédois va mieux depuis plusieurs années. Depuis 2017, il officie en tant qu'expert sur la chaîne des courses suédoises. Pour “Paris-Turf”, il livre son analyse sur les trotteurs entraînés en Suède, candidats dimanche au Prix d’Amérique.
• Stefan, au palmarès de votre riche carrière trônent les épreuves majeures du calendrier européen (Elitloppet, UET, Breeders'Crown...). Le Prix d'Amérique est-ce la plus belle de toutes ?
Tout à fait ! Pour moi, c'est la plus grande course au monde ! Elle vaut plus que tout ce que j'avais gagné auparavant. Si je n'avais pas remporté le Prix d'Amérique, il aurait manqué quelque chose à ma carrière.
• Quand vous remportiez l'“Amérique”, en 2014, Maharajah n'avait pas été vu de l'hiver à Vincennes. Il était allé directement sur la “belle”. On a l'impression que Propulsion suit le même chemin préparatoire...
Non, le cas n'est pas comparable. Maharajah avait eu un problème de santé un mois avant le jour J. Ses analyses de sang avaient révélé un taux de globules rouges un peu trop élevé. Du coup, il avait fallu que je change la façon de le travailler. Je l'avais entraîné plus sur le fond, sans aller très vite. Il fallait faire attention.
• Alors, il n'était pas à 100 % pour le dernier dimanche de janvier...
C'est vrai. J'avais dû gérer de nombreux paramètres pour qu'il se présente néanmoins en belle forme à l'heure précise de la course. C'était ça, le challenge. Il ne fallait pas qu'il le soit avant, ni après.
• Étiez-vous surpris de le voir gagner ?
Non, pas vraiment, car on avait un plan. Örjan (Kihlström) avait décidé de partir, puis de se laisser couvrir par Up And Quick. Au final, tout s'est bien passé.
• Pour en revenir à Propulsion, comment évaluez-vous sa candidature ?
À dire vrai, je suis un peu surpris que Daniel (Redén) ait pris la décision de le courir. Il a gagné une course facile pour sa rentrée, avant de décevoir. Selon moi, il n'a pas eu la meilleure des préparations en raison de la saison de monte. Il n'a pu s'exercer normalement en septembre et en octobre en vue du Prix d'Amérique. Pour moi, Propulsion était meilleur l'an passé. Ce n'est plus le même cheval. Je serais très surpris de le voir terminer dans les cinq premiers. Dans cette épreuve, il y a cinq chevaux meilleurs que Propulsion à l'heure actuelle.
• Peut-il tout de même imiter Maharajah qui n'était pas, non plus, au top ?
Il aurait une petite chance de gagner s'il était capable de se positionner rapidement sur une deuxième ou troisième ligne, côté corde. Et faire ensuite les deux cents derniers mètres. Le problème, c'est qu'il n'est pas véloce au départ. Ce sera dur...
• Évoquons les chances des autres participants entraînés en Suède. Que pensez-vous de Ringostarr Treb ?
Son entraîneur, Jerry Riordan, est un très grand metteur au point. Il sait préparer les chevaux pour les grandes joutes. En revanche, je n'ai pas trouvé “Ringostarr” bien d'allures pour son retour à Vincennes. De plus, c'est un trotteur meilleur sur les petites pistes et les courtes distances. Je ne le vois pas, non plus, dans les cinq.
• Et Milligan's School ?
Il n'a pas bien couru dernièrement en Suède. Mais Stefan (Melander) m'a dit qu'il s'était bien entraîné par la suite. Cela dit, lui aussi, je ne le vois pas prendre l'une des cinq premières places.
• Même si vous n'êtes pas confiant avec Propulsion, ne demeure-t-il pas la meilleure chance des trois ?
Tout à fait. Contrairement aux deux autres, il a déjà brillé dans cette épreuve. Et il a fait ses preuves à Vincennes. Néanmoins, les trotteurs tricolores sont supérieurs cette année.
• Voyez-vous, à l'avenir, un trotteur suédois capable de remporter un Prix d'Amérique ?
Oui, Campo Bahia. Je pense qu'il aurait gagné le Critérium Continental sans sa faute. Il y a aussi Attraversiamo, le vainqueur de Derby. Je juge le premier un peu supérieur au second. Ils sont jeunes, ils n'ont que 5 ans. Pourquoi pas l'an prochain ? Mais ils auront sur leur route Face Time Bourbon. Quand Campo Bahia avait gagné lors de sa première tentative sur l'hippodrome de Solvalla, j'étais présent. Le poulain s'imposait dans une petite course pour 3 ans. Mais j'avais décelé son potentiel. J'étais allé voir Conrad Lugauer pour lui faire une proposition d'achat. Mes clients lui offraient 1 million d'euros ! Mais il a refusé.
• Pour en revenir à l'“Amérique 2020”, quel est votre pronostic ?
Je vois gagner Davidson du Pont. Jean-Michel Bazire n'a pas son pareil pour préparer ses pensionnaires. C'est mon favori. Face Time Bourbon est un cheval incroyable, mais il n'a que 5 ans. Il le remportera l'an prochain. En troisième position, je place Bélina Josselyn devant Bold Eagle. Attention à ce dernier s'il peut courir caché et se faire ramener. Je complète ma sélection avec Excellent, qui a été très bon dans le Prix Ténor de Baune.
• Stefan, au palmarès de votre riche carrière trônent les épreuves majeures du calendrier européen (Elitloppet, UET, Breeders'Crown...). Le Prix d'Amérique est-ce la plus belle de toutes ?
Tout à fait ! Pour moi, c'est la plus grande course au monde ! Elle vaut plus que tout ce que j'avais gagné auparavant. Si je n'avais pas remporté le Prix d'Amérique, il aurait manqué quelque chose à ma carrière.
• Quand vous remportiez l'“Amérique”, en 2014, Maharajah n'avait pas été vu de l'hiver à Vincennes. Il était allé directement sur la “belle”. On a l'impression que Propulsion suit le même chemin préparatoire...
Non, le cas n'est pas comparable. Maharajah avait eu un problème de santé un mois avant le jour J. Ses analyses de sang avaient révélé un taux de globules rouges un peu trop élevé. Du coup, il avait fallu que je change la façon de le travailler. Je l'avais entraîné plus sur le fond, sans aller très vite. Il fallait faire attention.
• Alors, il n'était pas à 100 % pour le dernier dimanche de janvier...
C'est vrai. J'avais dû gérer de nombreux paramètres pour qu'il se présente néanmoins en belle forme à l'heure précise de la course. C'était ça, le challenge. Il ne fallait pas qu'il le soit avant, ni après.
• Étiez-vous surpris de le voir gagner ?
Non, pas vraiment, car on avait un plan. Örjan (Kihlström) avait décidé de partir, puis de se laisser couvrir par Up And Quick. Au final, tout s'est bien passé.
• Pour en revenir à Propulsion, comment évaluez-vous sa candidature ?
À dire vrai, je suis un peu surpris que Daniel (Redén) ait pris la décision de le courir. Il a gagné une course facile pour sa rentrée, avant de décevoir. Selon moi, il n'a pas eu la meilleure des préparations en raison de la saison de monte. Il n'a pu s'exercer normalement en septembre et en octobre en vue du Prix d'Amérique. Pour moi, Propulsion était meilleur l'an passé. Ce n'est plus le même cheval. Je serais très surpris de le voir terminer dans les cinq premiers. Dans cette épreuve, il y a cinq chevaux meilleurs que Propulsion à l'heure actuelle.
• Peut-il tout de même imiter Maharajah qui n'était pas, non plus, au top ?
Il aurait une petite chance de gagner s'il était capable de se positionner rapidement sur une deuxième ou troisième ligne, côté corde. Et faire ensuite les deux cents derniers mètres. Le problème, c'est qu'il n'est pas véloce au départ. Ce sera dur...
• Évoquons les chances des autres participants entraînés en Suède. Que pensez-vous de Ringostarr Treb ?
Son entraîneur, Jerry Riordan, est un très grand metteur au point. Il sait préparer les chevaux pour les grandes joutes. En revanche, je n'ai pas trouvé “Ringostarr” bien d'allures pour son retour à Vincennes. De plus, c'est un trotteur meilleur sur les petites pistes et les courtes distances. Je ne le vois pas, non plus, dans les cinq.
• Et Milligan's School ?
Il n'a pas bien couru dernièrement en Suède. Mais Stefan (Melander) m'a dit qu'il s'était bien entraîné par la suite. Cela dit, lui aussi, je ne le vois pas prendre l'une des cinq premières places.
• Même si vous n'êtes pas confiant avec Propulsion, ne demeure-t-il pas la meilleure chance des trois ?
Tout à fait. Contrairement aux deux autres, il a déjà brillé dans cette épreuve. Et il a fait ses preuves à Vincennes. Néanmoins, les trotteurs tricolores sont supérieurs cette année.
• Voyez-vous, à l'avenir, un trotteur suédois capable de remporter un Prix d'Amérique ?
Oui, Campo Bahia. Je pense qu'il aurait gagné le Critérium Continental sans sa faute. Il y a aussi Attraversiamo, le vainqueur de Derby. Je juge le premier un peu supérieur au second. Ils sont jeunes, ils n'ont que 5 ans. Pourquoi pas l'an prochain ? Mais ils auront sur leur route Face Time Bourbon. Quand Campo Bahia avait gagné lors de sa première tentative sur l'hippodrome de Solvalla, j'étais présent. Le poulain s'imposait dans une petite course pour 3 ans. Mais j'avais décelé son potentiel. J'étais allé voir Conrad Lugauer pour lui faire une proposition d'achat. Mes clients lui offraient 1 million d'euros ! Mais il a refusé.
• Pour en revenir à l'“Amérique 2020”, quel est votre pronostic ?
Je vois gagner Davidson du Pont. Jean-Michel Bazire n'a pas son pareil pour préparer ses pensionnaires. C'est mon favori. Face Time Bourbon est un cheval incroyable, mais il n'a que 5 ans. Il le remportera l'an prochain. En troisième position, je place Bélina Josselyn devant Bold Eagle. Attention à ce dernier s'il peut courir caché et se faire ramener. Je complète ma sélection avec Excellent, qui a été très bon dans le Prix Ténor de Baune.
