Mardi matin, les présidents des sociétés mères (Édouard de Rothschild - Jean-Pierre Barjon) et la direction du PMU (Bertrand Meheut - Cyril Linette) ont pu présenter, en visioconférence, leur plan de sauvegarde aux ministres de tutelle, Gérald Darmanin (Budget) et Didier Guillaume (Agriculture), en présence d'Éric Woerth (député de l'Oise) et de Philippe Augier (maire de Deauville), directement à l'origine de cette réunion capitale. Qu'en est-il sorti ? L'institution a-t-elle obtenu des garanties de l'État ?
C'est ce que l'on appelle un emploi du temps de ministre. Interrogé, dès 8 h 20, par les journalistes Léa Salamé et Nicolas Demorand dans l'émission Le Grand Entretien, Gérald Darmanin, placé au cœur des mesures décidées pour lutter contre les effets de la crise économique, a eu une phrase forte sur les ondes de France Inter. “On a préféré l'endettement à la faillite”. Fallait-il y voir un signe, une heure avant que le ministre du Budget n'échange, en visioconférence, avec les représentants de la filière courses et avec ceux, un peu plus tard, des boissons alcoolisées et non alcoolisées ? Peut-être. En tout état de cause, la réunion cruciale qui s'est tenue, mardi matin, n'a pas abouti à un accord officiel. Pas dans l'immédiat, en tout cas. “Les représentants des pouvoirs publics et de la filière se sont donné 48 heures pour fixer les modalités d'un accord permettant au secteur des courses hippiques de surmonter au mieux les effets de la crise sanitaire qui les touche”, pouvait-on lire dans le communiqué de presse - sibyllin - édité conjointement par France Galop et Le Trot, en fin de matinée. Si, au travers d'un tweet à peine plus explicite que celui posté par Édouard de Rothschild quelques minutes plus tôt, Gérald Darmanin a annoncé que “l'État était au côté de ces filières durement touchées par la crise du Covid-19”, les grandes lignes du plan de sauvegarde élaboré par les présidents des sociétés mères (gel total de la fiscalité jusqu'au retour à la croissance du PMU, aide directe de l'État pour compenser les deux mois d'inactivité des socioprofessionnels) ont donné lieu, d'après nos informations, à des échanges conduisant à une contreproposition des pouvoirs publics. En clair, si l'État consentirait à baisser partiellement (peut-être à hauteur de 150 millions d'euros) sa fiscalité jusqu'à l'automne, en observant attentivement les moyens mis en œuvre pour relancer l'attractivité du PMU, il demanderait à l'institution de souscrire à un prêt (remboursable sur cinq ans) auprès de la BPE afin de garantir le maintien des allocations et de compenser les pertes estimées, dimanche dernier, sur RTL, à 220 millions, par Cyril Linette, directeur général de l'opérateur historique de paris (dont le chiffre d'affaires est en baisse de 90 % depuis l'arrêt des courses en France). Autre élément important, la tutelle souhaiterait que l'institution entame rapidement des réformes profondes (fusion des sociétés mères ? Fermeture d'1/3 des hippodromes ? Changement de statut du PMU ? Baisse des allocations ?). Une manière de poser clairement ses conditions. Selon plusieurs sources, la demande d'aide directe (permettant d'injecter rapidement du cash dans les caisses de l'institution), défendue récemment par les différentes associations d'entraîneurs, n'aurait pas eu d'écho auprès des ministres. Ce qui pose un problème et met clairement en lumière un désaccord profond (parmi d'autres) entre Le Trot et France Galop puisque, du côté de la rue d'Astorg, on envisagerait de reprendre - à date - dès le 11 mai (en faisant fi des réunions annulées) tandis que l'équipe d'Édouard de Rothschild militerait plutôt pour une reprogrammation des courses. Au moment où les spéculations vont bon train, l'heure est - plus que jamais - à la négociation. Celle-ci s'annonce, on l'aura bien compris, extrêmement serrée, d'autant que des dissensions sont également apparues autour de Jean-Pierre Barjon, le communiqué du think tank Equistratis édité lundi soir (inopportun à la veille d'un rendez-vous crucial, pour l'avenir de la filière) pouvant être ressenti comme une pression supplémentaire par l'entourage du nouveau président du Trot dans ce climat anxiogène marqué par la détresse de toute une catégorie de socioprofessionnels, dont la situation financière est parfois dramatique.
C'est ce que l'on appelle un emploi du temps de ministre. Interrogé, dès 8 h 20, par les journalistes Léa Salamé et Nicolas Demorand dans l'émission Le Grand Entretien, Gérald Darmanin, placé au cœur des mesures décidées pour lutter contre les effets de la crise économique, a eu une phrase forte sur les ondes de France Inter. “On a préféré l'endettement à la faillite”. Fallait-il y voir un signe, une heure avant que le ministre du Budget n'échange, en visioconférence, avec les représentants de la filière courses et avec ceux, un peu plus tard, des boissons alcoolisées et non alcoolisées ? Peut-être. En tout état de cause, la réunion cruciale qui s'est tenue, mardi matin, n'a pas abouti à un accord officiel. Pas dans l'immédiat, en tout cas. “Les représentants des pouvoirs publics et de la filière se sont donné 48 heures pour fixer les modalités d'un accord permettant au secteur des courses hippiques de surmonter au mieux les effets de la crise sanitaire qui les touche”, pouvait-on lire dans le communiqué de presse - sibyllin - édité conjointement par France Galop et Le Trot, en fin de matinée. Si, au travers d'un tweet à peine plus explicite que celui posté par Édouard de Rothschild quelques minutes plus tôt, Gérald Darmanin a annoncé que “l'État était au côté de ces filières durement touchées par la crise du Covid-19”, les grandes lignes du plan de sauvegarde élaboré par les présidents des sociétés mères (gel total de la fiscalité jusqu'au retour à la croissance du PMU, aide directe de l'État pour compenser les deux mois d'inactivité des socioprofessionnels) ont donné lieu, d'après nos informations, à des échanges conduisant à une contreproposition des pouvoirs publics. En clair, si l'État consentirait à baisser partiellement (peut-être à hauteur de 150 millions d'euros) sa fiscalité jusqu'à l'automne, en observant attentivement les moyens mis en œuvre pour relancer l'attractivité du PMU, il demanderait à l'institution de souscrire à un prêt (remboursable sur cinq ans) auprès de la BPE afin de garantir le maintien des allocations et de compenser les pertes estimées, dimanche dernier, sur RTL, à 220 millions, par Cyril Linette, directeur général de l'opérateur historique de paris (dont le chiffre d'affaires est en baisse de 90 % depuis l'arrêt des courses en France). Autre élément important, la tutelle souhaiterait que l'institution entame rapidement des réformes profondes (fusion des sociétés mères ? Fermeture d'1/3 des hippodromes ? Changement de statut du PMU ? Baisse des allocations ?). Une manière de poser clairement ses conditions. Selon plusieurs sources, la demande d'aide directe (permettant d'injecter rapidement du cash dans les caisses de l'institution), défendue récemment par les différentes associations d'entraîneurs, n'aurait pas eu d'écho auprès des ministres. Ce qui pose un problème et met clairement en lumière un désaccord profond (parmi d'autres) entre Le Trot et France Galop puisque, du côté de la rue d'Astorg, on envisagerait de reprendre - à date - dès le 11 mai (en faisant fi des réunions annulées) tandis que l'équipe d'Édouard de Rothschild militerait plutôt pour une reprogrammation des courses. Au moment où les spéculations vont bon train, l'heure est - plus que jamais - à la négociation. Celle-ci s'annonce, on l'aura bien compris, extrêmement serrée, d'autant que des dissensions sont également apparues autour de Jean-Pierre Barjon, le communiqué du think tank Equistratis édité lundi soir (inopportun à la veille d'un rendez-vous crucial, pour l'avenir de la filière) pouvant être ressenti comme une pression supplémentaire par l'entourage du nouveau président du Trot dans ce climat anxiogène marqué par la détresse de toute une catégorie de socioprofessionnels, dont la situation financière est parfois dramatique.